Dexia : les discussions se poursuivent sans déboucher sur un accord pour l’instant

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à Bruxelles (Photo : Benoit Doppagne)

[07/10/2011 13:17:11] PARIS (AFP) Les tractations se poursuivaient vendredi pour assurer l’avenir des deux activités historiques de la banque Dexia, le financement des collectivités en France et la banque de détail en Belgique, dans une certaine confusion liée aux intérêts divergents des acteurs du dossier.

De sources concordantes, rien de ce qui concerne ces deux dossiers ne semblait encore suffisamment finalisé pour permettre des annonces samedi, au terme d’un nouveau conseil d’administration de l’établissement franco-belge.

En Belgique, un nouveau conseil des ministres restreint s’est tenu vendredi matin.

Dans la foulée, le Premier ministre Yves Leterme et le ministre des Finances Didier Reynders devaient rencontrer les dirigeants des trois principales régions belges.

Le gouvernement fédéral serait favorable, selon la presse belge, à une entrée au capital de Dexia Banque Belgique, la filiale belge de banque de détail, à hauteur de 51%, pour sécuriser la structure le temps de trouver une solution pérenne.

L’Etat belge cherche à “monter le plus fortement possible en puissance dans la banque belge”, a confirmé vendredi M. Reynders.

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à Bruxelles (Photo : Julien Warnand)

Mais les régions et les communes, dont beaucoup sont actionnaires du groupe Dexia, rechignent, redoutant notamment les conséquences de cette entrée de l’Etat sur la valeur de leur participation, déjà réduite à peu de chose.

La cotation du titre Dexia a été suspendue par l’opérateur Euronext jeudi vers 16H00 et ne devait reprendre que lundi. Sur la plateforme alternative Chi-X, l’action ne valait plus vendredi que 70 centimes, du jamais vu. Le titre valait 85 centimes au moment de sa suspension par Euronext.

Pour autant, si elles ont engendré une certaine confusion, les annonces multiples qui se sont enchaînées depuis lundi sur Dexia n’ont pas créé de panique, contrairement à ce qui s’était passé à l’automne 2008.

Les valeurs bancaires européennes, y compris françaises, restent sur deux séances boursières de forte hausse, et les indicateurs de tension sur les relations entre banques n’ont pas varié depuis le début de la semaine.

La question du financement de la banque sur les marchés, qui avait finalement mené à son sauvetage en 2008, ne se pose pas aujourd’hui, car elle peut compter sur l’approvisionnement de la Banque centrale européenne (BCE) en cas de besoin et bientôt sur la garantie que les Etats belge et français se sont engagés à lui donner.

Côté français, les parties estimaient donc disposer de plusieurs jours encore pour parvenir à une solution consensuelle.

Le principal point de discussions concerne toujours les garanties que l’Etat pourrait éventuellement apporter sur le portefeuille de crédits aux collectivités françaises de Dexia.

A fin juin, il comprenait environ 49 milliards d’euros de prêts à des collectivités françaises, selon des documents publiés par la banque, et non 80, chiffre communément admis jusqu’ici.

Le sort des entités belge et française en balance, Dexia travaille également à la cession d’autres actifs du groupe, en premier lieu la filiale luxembourgeoise, Dexia BIL.

Dexia a annoncé jeudi l’ouverture de négociations exclusives sur ce dossier. Selon la presse belge, l’acheteur serait le fonds souverain du Qatar et la transaction aurait été fixée à 900 millions d’euros, ce qu’aucune des parties à la transaction n’a souhaité commenter.

Quant à la filiale turque DenizBank, le joyau de la couronne Dexia, il est déjà convoité notamment par la banque russe Sberbank. “Il y a un intérêt. La question décisive est le prix”, a déclaré une source proche de l’établissement à l’agence russe Interfax.