Relations commerciales tuniso-américaines, un nouveau départ, enfin?

tacc-20092010-art.jpgDans la semaine du 26 septembre, deux hauts responsables du bureau du représentant des États-Unis pour le commerce extérieur (USTR), en l’occurrence le représentant adjoint pour la région Europe-Moyen-Orient, Daniel Mullaney, et la représentante adjointe pour les services et les investissements, Christine Bliss, ont conduit la délégation qui a rencontré des responsables gouvernementaux tunisiens dans le contexte de l’Accord-cadre sur le commerce et l’investissement (TIFA) signé en 2002.

La délégation américaine, comprenant des responsables de l’USTR et de l’ambassade des États-Unis à Tunis, a également discuté avec des représentants du secteur privé tunisien.

«Les États-Unis soutiennent fermement la transition de la Tunisie vers la démocratie ainsi que vers un système économique ouvert et régi par l’État de droit. Nous pensons que le renforcement de l’intégration commerciale et économique entre les États-Unis et la Tunisie afin de promouvoir la croissance économique et l’emploi constitue une composante importante de notre soutien à ce processus. Nous sommes heureux de relancer le TIFA et nous proposerons la tenue d’une réunion plénière du Conseil du TIFA dans les mois à venir», a déclaré M. Mullaney.

Notons que pour l’année 2010, les États-Unis étaient le cinquième partenaire commercial de la Tunisie. Entre 2009 et 2010, le volume du commerce bilatéral (exportations et importations) a progressé de 18%, comme il avait d’ailleurs évolué à la hausse tout au long de la décennie précédente. Le commerce bilatéral entre les États-Unis et la Tunisie était estimé à 976 millions de dollars en 2010, soit seulement la 96ème relation commerciale des États-Unis.

Les exportations des États-Unis en Tunisie se sont élevées à 571 millions de dollars en 2010, tandis que leurs importations en provenance de ce pays se chiffraient à 406 millions de dollars. Les principaux produits exportés par les États-Unis en Tunisie concernent les graines de céréales et les fruits, les céréales, l’équipement, les matières grasses et les huiles.

La Tunisie exporte principalement aux États-Unis du combustible minéral, des matières grasses et des huiles, des vêtements tissés, de l’équipement électrique et des pierres précieuses. Les investissements directs des États-Unis dans ce pays ont atteint 220 millions en 2009, la dernière année pour laquelle on dispose de données. Rappelons que ces relations commerciales et d’investissement sont appelées à se développer depuis de nombreuses années mais sont restées jusque-lors sous-exploitées par le binôme USA-Tunisie.

Cette fois, la délégation des États-Unis souhaitait mieux comprendre les possibilités et les défis économiques inhérents à la transformation historique du pays. Il est clairement ressorti de ces réunions que le peuple et le gouvernement tunisiens sont vivement désireux de participer à un processus qui produira une économie ouverte, transparente et compétitive, capable de créer des emplois et de générer une plus grande activité économique tant en Tunisie que dans toute l’Afrique du Nord, estime l’USTR.

Avant la fin de la visite, les délégations américaine et tunisienne avaient établi des groupes de travail chargés de poursuivre la relance du TIFA. Ceux-ci comptent formuler des plans de travail dans toutes sortes de domaines destinés à soutenir les échanges bilatéraux, les investissements et l’intégration économique régionale.

Plus concrètement, les axes suivants ont été retenus: faciliter les échanges; promouvoir le commerce et les investissements (en particulier pour les petites et moyennes entreprises); réduire les obstacles à l’investissement dans les secteurs clés des services, notamment dans les services de technologie de l’information et des communications, les services financiers et les services liés à l’énergie propre; renforcer la protection des droits de propriété intellectuelle; et promouvoir l’État de droit par le biais d’une transparence accrue, y compris par la participation du public à l’élaboration de la réglementation, et lutter contre la corruption.