Sauvetage de la zone euro : la Slovaquie se prononce sur le renforcement du Fonds

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é et Solidarité (SaS) le 10 octobre 2011 à Bratislava (Photo : Samuel Kubani)

[11/10/2011 05:20:01] BRATISLAVA (AFP) Les partis de la coalition gouvernementale slovaque n’ont pas réussi lundi à se mettre d’accord sur le renforcement du Fonds de sauvetage de la zone euro (FESF) et poursuivront leurs discussions mardi matin, avant le vote du Parlement.

“Nous ne sommes pas parvenus à un accord avec les partenaires de la coalition”, a déclaré le Premier ministre Iveta Radicova, devant la presse à l’issue de cette réunion, précisant que les discussions reprendront mardi matin.

“Les chefs des partis de la coalition se réuniront demain à 9 heures (07H00 GMT) au siège du gouvernement”, a-t-elle dit. “Je vais prendre une décision responsable, d’ici demain matin, sur la proposition que je ferai à mes partenaires de coalition”, a-t-elle ajouté sans plus de précisions.

Selon des informations non confirmées diffusées lundi par le journal SME sur son site internet, Mme Radicova a menacé de démissionner si la coalition ne parvenait pas à se mettre d’accord.

Un petit parti de la coalition, le mouvement Liberté et Solidarité (SaS), se dit prêt à torpiller le FESF lors du vote au Parlement mardi. “Si la situation ne change pas, SaS va voter contre le Fonds demain”, a averti Richard Sulik, le chef du SaS, avant le début des discussions lundi.

Un vote négatif de la petite Slovaquie paralyserait les mécanismes de sauvetage financiers décidés le 21 juillet lors d’un sommet des dirigeants de la zone euro pour venir en aide aux pays en difficulté financière, dont la Grèce lourdement endettée.

Pour entrer en vigueur, l’élargissement du FESF doit être ratifié par les 17 pays de la zone euro.

Tous l’ont fait, sauf Malte qui devrait donner son feu vert lundi soir et la Slovaquie qui coince. Le gouvernement slovaque de Mme Radicova du parti SKDU-DS soutient le renforcement de cet instrument, mais il a besoin du SaS pour obtenir un vote favorable au Parlement.

La coalition quadripartite au pouvoir à Bratislava détient 79 des 150 sièges parlementaires et ne dispose donc pas de majorité suffisante sans les 22 députés du SaS.

Estimant que les Slovaques sont trop pauvres pour payer les erreurs des autres, M. Sulik se dit prêt à torpiller le FESF, à moins que la Slovaquie ne soit dispensée de payer sa contribution de 7,7 milliards d’euros au fonds renforcé à 440 milliards, une éventualité déjà exclue par Bruxelles.

Son mouvement libéral et eurosceptique exige également que Bratislava obtienne un droit de veto sur les futurs décaissements du FESF et puisse se désengager du Mécanisme européen de stabilité permanente (ESM) censé remplacer le FESF en 2013.

Si le SaS persiste à bloquer le vote au Parlement, la coalition pourrait solliciter l’appui de l’opposition social-démocrate (Smer-SD) de l’ex-Premier ministre Robert Fico (62 députés). Mais ce dernier a affirmé qu’il ne soutiendrait pas le FESF, sauf s’il obtenait d’importantes concessions: un remaniement gouvernemental, voire des élections anticipées.

Au cas où le Parlement voterait contre le Fonds mardi, un deuxième vote pourrait être organisé immédiatement, selon des experts juridiques. Mais M. Sulik, qui est également le président du Parlement, a averti qu’il s’opposerait à une répétition du vote. “Je ne m’attends pas à ce que le Parlement continue à voter jusqu’à ce que le Fonds soit approuvé. Nous avons de sérieuses objections à un second vote”, a-t-il dit.

Ce vote intervient avant un sommet décisif de l’Union européenne et de la zone euro.

Ce sommet, initialement prévu les 17 et 18 octobre, va être reporté au 23 octobre pour donner plus de temps aux Etats afin qu’ils affinent la réponse face à la crise de la dette, a annoncé lundi le président de l’UE, Herman Van Rompuy.

La Slovaquie figure parmi les pays les plus pauvres de l’UE, dont elle est membre depuis 2004. Elle a intégré la zone euro en 2009.