Aimez-vous votre travail? Vous sentez-vous en bonne santé? Passez-vous
suffisamment de temps tous les jours avec vos enfants? Quand vous avez besoin de
vos amis, sont-ils présents pour vous? Avez-vous confiance en vos voisins? Et,
globalement, êtes-vous satisfaits de votre vie?
Une nouvelle publication de
l’OCDE, «Comment va la vie?» se penche sur ces
questions et bien d’autres encore, offrant ainsi un panorama des composantes de
la vie des gens dans 40 pays à travers le monde.
Dans le cadre des efforts soutenus de l’OCDE pour concevoir de nouvelles mesures
afin d’évaluer le bien-être au-delà du produit intérieur brut, le rapport évalue
11 aspects spécifiques de la vie -du revenu, à l’emploi et au logement en
passant par la santé, l’éducation et l’environnement.
Le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, a lancé «Comment va la vie?» au
cours d’une conférence internationale à l’occasion de la commémoration des deux
ans du rapport décisif Stiglitz-Sen-Fitoussi sur la mesure de la performance
économique et du progrès social. Ce rapport, comme d’autres travaux en cours à
travers le monde, a cherché à répondre aux préoccupations que les statistiques
macroéconomiques classiques comme le PIB n’ont pu rendre compte dans le cadre de
la mesure du bien-être présent et à venir des gens. L’OCDE travaille sur la
question du bien-être depuis 2000, ses travaux les pus récents étant à la base
de cette publication.
«Certains peuvent se demander s’il est toujours opportun de parler de bien-être
plutôt que de se concentrer sur la croissance économique nécessaire pour sortir
nos pays de cette crise», a déclaré M. Gurría.
«Je crois fermement qu’aujourd’hui, plus encore qu’il y a deux ans, nous devons
considérer le bien-être des gens dans l’élaboration de nos politiques, parce
qu’aujourd’hui, l’approche de la «croissance comme d’habitude» n’est tout
simplement pas suffisante. Dans le difficile contexte politique actuel, il est
de la plus grande importance de ne pas oublier nos objectifs de long terme,
comme l’amélioration du bien-être de nos concitoyens et la préservation de notre
environnement naturel et social».
«Comment va la vie ?» détaille l’éventail des éléments qui composent une vie
agréable. Bien que le revenu soit un facteur de première importance, il y a de
nombreux autres facteurs qui importent davantage encore. Le bien-être est
intrinsèquement lié à une bonne santé, à un environnement sain, à un fort
sentiment d’appartenance à la communauté et d’engagement citoyen, un logement
agréable et un quartier sûr.
Alors que la plupart des gens bénéficient de tout cela, les inégalités et la
pauvreté restent de réelles barrières au bien-être pour de nombreuses personnes.
La population des pays les plus riches n’est pas nécessairement la plus
heureuse, particulièrement quand elle souffre de faibles niveaux de contacts
sociaux, de confiance envers autrui ou d’insécurité personnelle.
Parmi les conclusions du rapport:
Le fait d’avoir un travail est un facteur essentiel au bien-être. Les bons
emplois fournissent des revenus, mais conditionnent également l’identité
personnelle et les opportunités pour des relations sociales. Plus globalement,
les taux d’emploi dans l’OCDE sont relativement bas dans les pays du sud de
l’Europe et élevés dans les pays nordiques et en Suisse. Les taux de chômage de
long terme sont pratiquement nuls en Corée, au Mexique et en Norvège alors
qu’ils sont représentent trois fois la moyenne de l’OCDE en Estonie, en
République Slovaque et en Espagne. Les travailleurs japonais et australiens sont
plus susceptibles de travailler à temps partiel, alors même qu’ils préféreraient
avoir un emploi à temps plein. Les Chiliens et les Polonais détiennent le plus
grand nombre de contrats temporaires. Les résidents du Luxembourg ont les
revenus annuels moyens les plus élevés (tout comme les Américains) ainsi que la
perception la plus forte de la sécurité de l’emploi en Europe. Alors que les
tchèques, les Slovènes, les Polonais et les Hongrois sont ceux qui craignent le
plus de perdre leur emploi.
Les taux de chômage moyens à long terme sont élevés parmi les femmes et les
jeunes et l’écart des salaires augmente nettement dans nombre de pays.
Les Sud-africains et les Coréens sont ceux qui passent le plus de temps dans les
transports en direction et depuis leur lieu de travail alors que les Irlandais,
les Danois et les Suédois ont les trajets les plus courts. Le temps de transport
est d’une grande importance dans l’équilibre entre vie professionnelle et vie
privée; une importante mesure du bien-être dans l’étude «Comment va la vie?».
Moins de 30% des travailleurs européens sont satisfaits de leur équilibre entre
vie professionnelle et vie privée. Le manque de temps est particulièrement
important chez les mères exerçant une activité professionnelle alors que le
bien-être des enfants est largement affecté par la capacité des parents à
travailler tout en passant un certain temps avec eux.
Parmi toutes les nationalités sondées, c’est en Nouvelle-Zélande et au Portugal
que les gens sont les plus sociables avec plus de 75% d’individus rapportant
avoir eu au moins un contact avec ses amis ou sa famille par semaine. C’est en
Pologne, en France et en Hongrie que les gens ont le plus faible niveau
d’interactions sociales. Non seulement les relations sociales rendent les gens
heureux de manière évidente, mais il est aussi à noter que les personnes qui ont
un réseau large et sur lequel ils peuvent compter, tendent à être en meilleur
santé, à vivre plus longtemps et sont plus susceptibles de trouver un emploi.
Rares sont les finnois, les suédois et les danois qui se plaignent des espaces
verts dans leur pays alors que plus d’une personne sur trois se déclare
insatisfaite de l’accès aux espaces verts en Italie et en Turquie. L’accès aux
espaces verts et un environnement physique sain sont des facteurs fondamentaux à
la qualité de vie.
Les norvégiens, les finnois et les danois sont les personnes les plus actives
politiquement avec plus de 60% de personnes déclarant avoir contacté un homme
politique, signé une pétition, travaillé dans un lobby ou manifesté au cours de
l’année passée, alors que turcs, les Portugais et Russes rapportent le plus
faible niveau d’activisme.
L’engagement citoyen permet aux gens de contribuer au fonctionnement de leurs
sociétés. «Comment va la vie?» fait partie de l’Initiative «vivre mieux» de
l’OCDE lancée en mai 2011 dans une première tentative pour rassembler des
mesures de bien-être comparables au niveau international selon les
recommandations du rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi. Un autre élément de
l’Initiative «vivre mieux» de l’OCDE est Votre Indicateur «Vivre Mieux», un
outil interactif qui permet aux individus de comparer les performances des pays
selon les préférences des utilisateurs et qui cherche à engager les citoyens
dans le débat sur ce qui importe le plus dans leur vie et sur ce que les
gouvernements devraient faire pour améliorer le bien-être.
Un peu plus de deux mois après son lancement, Votre Indicateur «Vivre Mieux» a
déjà attiré plus d’un demi-million de visiteurs et plus d’un million de pages
internet ont été visitées depuis quasiment tous les pays de la planète. Les
États-Unis, la France, le Canada, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont généré le
plus grand nombre d’utilisateurs, mais l’importance relative des différents
facteurs de ce qui fait qu’une vie est agréable sont similaires d’un pays à un
autre.
Les utilisateurs de votre Indicateur «Vivre Mieux» qui ont accepté de partager
leurs résultats ont très souvent placé la satisfaction vis-à-vis de l’existence,
l’éducation et la santé en tête de leurs préoccupations personnelles. L’âge
semble être un facteur déterminant, les jeunes accordant une plus grande
importance à l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, les
revenus et l’emploi alors que les plus âgés sont plus intéressés par la santé et
l’environnement.
OCDE Organisation de Coopération et Développement Economique -12/10/2011
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