Réunion du G20 à Paris : l’Europe va tenter de rassurer ses partenaires sur la crise

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ée à Paris (Photo : Eric Feferberg)

[14/10/2011 05:01:56] PARIS (AFP) Toujours sous pression, les Européens promettront vendredi et samedi à leurs partenaires du G20 réunis à Paris de résoudre une fois pour toutes, d’ici la fin du mois, la crise de la dette qui menace l’ensemble de l’économie mondiale.

“La priorité absolue est de trouver des éléments pour stabiliser la zone euro”, “épicentre de la crise mondiale”, a déclaré la présidence française du groupe des vingt principaux pays riches et émergents à la veille de cette réunion de leurs ministres des Finances et banquiers centraux.

La rencontre “servira principalement de préparation” au sommet du G20 des 3 et 4 novembre à Cannes, dans le sud-est de la France, relève le ministère allemand des Finances.

Paris n’en attend donc pas des décisions concrètes, hormis quelques “avancées”, par exemple sur un code de conduite pour la gestion des flux de capitaux, dont les mouvements précipités déstabilisent les pays émergents.

En revanche, l’étape parisienne permettra aux Européens de présenter leurs efforts pour sauver la zone euro à leurs partenaires, qui ne cessent de leur réclamer des solutions crédibles.

Le Japon a ainsi fait savoir qu’il demanderait à l’Europe de “détailler le schéma qu’elle compte adopter”. Et les Etats-Unis, dont la pression s’est faite de plus en plus forte depuis septembre, ont une fois de plus exigé que le Vieux Continent se dote d’un “pare-feu très solide” contre les risques de propagation de la crise.

La zone euro s’était formellement engagée auprès du G20, le 22 septembre à Washington, à se présenter en ordre de marche à la réunion de Paris. Promesse tenue en partie seulement.

Après ce qui, de l’aveu d’un haut responsable français, s’est apparenté à “un chemin de croix” de près de trois mois, le renforcement du fonds de secours pour les pays fragiles de la zone euro, décidé le 21 juillet, sera enfin opérationnel au moment de l’ouverture de la réunion des grands argentiers, vendredi à 16H00 GMT. La Slovaquie, dernier pays de la zone euro à le faire, a en effet voté jeudi in extremis en faveur de ce renforcement.

Les Européens commencent aussi à esquisser les contours de la réponse “durable, globale et rapide” qu’ils ont promis de présenter à Cannes et qu’ils élaboreront lors d’un marathon de réunions à Bruxelles du 21 au 23 octobre.

“Le premier rendez-vous du sommet du G20, c’est le conseil européen du 23 octobre”, a souligné le ministère français des Finances.

Après des semaines de tergiversations, l’enjeu est clair: recapitaliser les banques européennes afin de leur permettre d’effacer une part plus importante que prévu de la dette grecque.

Parallèlement, il faut “maximiser” la “puissance de feu” du Fonds européen de stabilité financière (FESF), comme le demandent les Américains, afin de prouver que la zone euro ne permettra pas qu’une faillite de la Grèce s’étende à des poids lourds comme l’Italie ou l’Espagne.

Le chemin est encore long, si l’on se fie aux places financières européennes qui ont rechuté jeudi, tirées dans le rouge par les valeurs bancaires.

L’Europe espère avoir remis de l’ordre chez elle avant le sommet de Cannes, de façon à pouvoir demander en retour à ses partenaires de participer à l’effort commun contre les risques d’une rechute de l’économie mondiale dans la récession.

Chaque pays du G20 devra donc présenter d’ici le sommet sur la Côte d’Azur “deux ou trois mesures significatives” pour lutter contre ce ralentissement, selon la présidence française. Ceux qui ont des marges de manoeuvre devront faire de la “relance”, estime-t-on côté français.

Aucun Etat n’est nommément visé. Mais la France ne cache pas qu’elle espère obtenir de la Chine, accusée de maintenir sa monnaie dans une sous-évaluation chronique afin de doper ses exportations au détriment de ses partenaires, un calendrier en vue de rendre le yuan convertible.

Un voeu pieux ? Le regain de tensions entre Pékin et Washington au sujet du yuan, ces derniers jours, alors que la “guerre des monnaies” risque à tout moment d’être relancée, ne devrait pas faciliter la tâche de Paris.