Dans une usine auto, Obama vante l’accord avec Séoul et sa propre politique

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Andrews dans le Maryland aux Etats-Unis (Photo : Mandel Ngan)

[14/10/2011 15:11:42] WASHINGTON (AFP) Le président Barack Obama va visiter vendredi une usine automobile avec son homologue sud-coréen Lee Myung-bak en visite aux Etats-Unis, occasion de vanter l’accord de libre-échange avec Séoul mais aussi sa propre politique économique à un an de l’élection présidentielle.

Au lendemain de la visite d’Etat de M. Lee à Washington célébrant “l’alliance stratégique” et économique entre les deux pays, M. Obama va se rendre en sa compagnie à Lake Orion (Michigan, nord) à 60 km au nord de Detroit, le berceau historique de l’industrie automobile américaine.

La Maison Blanche et l’équipe de campagne de M. Obama, candidat à sa réélection en novembre 2012, affirment que les mesures prises par le président au début de son mandat pour soutenir l’industrie automobile américaine, en particulier General Motors (GM) et Chrysler, ont permis d’empêcher son basculement dans le gouffre et de sauver un million d’emplois.

L’un des symboles voulus du “nouveau GM” sorti de faillite est la nouvelle mouture de la Chevrolet Sonic, citadine de quatre mètres de long mieux connue en Europe sous le nom de Chevrolet Aveo, et justement assemblée à Lake Orion.

Ce modèle a été développé à l’origine par la filiale sud-coréenne de GM, “GM Korea”, mais c’est la première fois qu’il est construit aux Etats-Unis où les récentes hausses du prix de l’essence à la pompe ont orienté le marché vers des modèles plus économiques à l’usage.

Selon la Maison Blanche, l’usine que MM. Obama et Lee vont arpenter devait initialement fermer dans le cadre du plan de restructuration de GM. Mais “la coopération avec GM Korea a sauvé l’usine Orion et ses 1.750 emplois”, a assuré un responsable de l’administration sous couvert de l’anonymat.

Depuis que GM et Chrysler sont sortis de faillite et ont commencé à rembourser les prêts consentis par l’Etat, l’administration Obama a vanté sa réussite dans ce dossier.

Le Michigan, dont l’économie est sinistrée par les coups successifs de la désindustrialisation et de la récession de 2007-2009, avait été remporté par M. Obama lors de la présidentielle de 2008. Mais il est aussi courtisé par les républicains dans la perspective de l’élection de novembre 2012.

Lors de cette élection, la principale vulnérabilité de M. Obama semble devoir être son bilan économique, avec un chômage bloqué au niveau élevé de 9,1% depuis cet été. Au Michigan, ce chiffre dépasse 11%.

Le Congrès, où des républicains en position de force ont rejeté la semaine dernière l’ambitieux “plan emploi” de M. Obama, a accordé un rare motif de satisfaction mardi au président en approuvant après un long blocage trois accords de libre-échange, dont un avec la Corée du Sud, signés en 2007 par son prédécesseur républicain George W. Bush.

Le protectionnisme des Sud-Coréens sur leur marché automobile avait constitué l’une des pierres d’achoppement de la ratification.

Selon la Maison Blanche, avec cet accord, “les exportations américaines en hausse (…) soutiendront plus de 70.000 emplois américains”. Il supprimera aussi des droits de douane sur “95% des exportations américaines de biens industriels et de consommation vers la Corée dans les cinq premières années”, selon la même source.

Soucieuse de présenter M. Obama comme un défenseur des emplois américains, la Maison Blanche a aussi insisté sur le fait que M. Obama avait oeuvré à la modification de l’accord de libre-échange avec Séoul pour “donner de nouveaux accès au marché (sud-coréen) aux constructeurs automobiles” et faire en sorte que les ouvriers américains soient compétitifs.