Le Théâtre municipal de la ville de Tunis vous proposera, demain samedi 15, un
one man show écrit et mis en scène par Mounir Ergui, interprétation de Jamel
Madani, intitulé ‘‘Khouya libre’’. C’est, a priori, le compte rendu des
péripéties d’un chauffeur de taxi telles que vécues un certain
14 janvier 2011.
De prime abord, on peut dire que le choix du profil (chauffeur de taxi) est
pertinent. C’est une profession qui met tout le temps son homme au cœur de
l’événement. De par sa mobilité, en rade ou avec ses clients, le chauffeur de
taxi est on ne peut mieux un témoin oculaire de tout ce qui se passe dans la
rue. Il est également la caisse de résonance de tout ce qui se dit, se chuchote
ou se crie en société, avec, en prime, cet avantage d’être au courant de tout
(même les choses privées) puisque le client tunisien est un homme bavard, qui
aime s’épancher et tout raconter à son chauffeur de quelques minutes.
Pour ce qui concerne le 14 janvier dernier, cette date, entrée de plain-pied
dans l’Histoire de la Tunisie, a fait que les chauffeurs de taxi sont à la fois
dans (Avenue de Bourguiba) et en marge de l’événement, puisque la voiture
s’éloigne et revient aussitôt au centre du sujet du jour.
Qu’a pu voir, ce jour-là, notre chauffeur de taxi (Jamel Madani) autre que ce
qu’a vu le citoyen s’étant trouvé au centre ville ? Qu’a-t-il pu entendre de si
particulier ? Car il y a un détail important : le citoyen ordinaire ne fait que
donner sa propre interprétation et sa propre lecture de tout événement. Et c’est
peut-être cela, à travers les diverses lectures des citoyens, qui fera le charme
de la pièce dont on dit qu’elle est truffée d’humour.
Nous y reviendrons.