Le patron d’Air France-KLM remercié lors d’un conseil d’administration extraordinaire

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éroport de Marseille- Marignane (Photo : Boris Horvat)

[17/10/2011 04:24:22] PARIS (AFP) Le patron d’Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon, devrait être remercié lundi lors d’un conseil d’administration extraordinaire, à l’issue d’un incroyable retournement de situation à peine plus de trois mois après sa reconduction pour un second mandat.

Alexandre de Juniac, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, devrait lui succéder à la tête d’Air France, ont indiqué à l’AFP dimanche des sources proches du dossier, confirmant sous couvert d’anonymat une information révélée en début de soirée par le quotidien économique Les Echos.

Jean-Cyril Spinetta, actuel président du conseil d’administration et prédécesseur de M. Gourgeon, devrait reprendre les manettes du groupe, selon les mêmes sources.

Jusqu’à présent Pierre-Henri Gourgeon, 65 ans, occupait la double fonction de directeur général de la compagnie Air France et du groupe Air France-KLM.

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érémonie en mémoire des victimes du crash du Concorde (Photo : Bertrand Langlois)

Contacté par l’AFP, Air France n’a pas souhaité faire de commentaire, confirmant seulement la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire lundi à 16H00. “A l’issue de ce conseil, les instances de gouvernance communiqueront”, a ajouté le porte-parole d’Air France.

“Il s’agit avant tout d’un problème interne entre M. Gourgeon et Jean-Cyril Spinetta”, a déclaré à l’AFP une source proche du dossier. Les deux hommes, pères fondateurs du groupe franco-néerlandais, n’arrivaient notamment pas à se mettre d’accord sur le nom du successeur de M. Gourgeon.

Ce dernier avait été reconduit en juillet pour un second mandat de quatre ans. Il était prévu que le groupe profite de cette période pour organiser la relève. Selon les plans initiaux, M. Gourgeon devait permettre à son successeur de se faire la main un temps à la tête d’Air France, avant de lui céder le poste de patron d’Air France-KLM.

Cette nouvelle organisation permettait dans le même temps de mettre en place une nouvelle gouvernance du groupe, avec un patron unique à la tête de la holding Air France-KLM et deux directeurs généraux à la tête des compagnies Air France et KLM. L’objectif était de permettre, à terme, d’accueillir en son sein de nouvelles compagnies.

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

Mais cette nomination, annoncée comme imminente depuis des semaines, tardait à se concrétiser car M. Gourgeon défendait la candidature d’Alexandre de Juniac tandis que M. Spinetta plaidait pour une piste interne: Lionel Guérin, PDG de Transavia, la filiale low cost d’Air France.

M. de Juniac, 48 ans, est un parfait inconnu chez Air France et novice dans le monde des services. Mais ce polytechnicien et énarque connaît bien le monde de l’aéronautique pour avoir passé une dizaine d’années chez Thales.

Ce point de discorde, ajouté aux mauvaises performances du groupe qui, à peine sorti du rouge en mars, y a replongé en juillet, aura eu raison de M. Gourgeon, qui avait pris les commandes en 2009 après avoir été le bras droit de M. Spinetta pendant 12 ans.

Lors de son premier mandat, M. Gourgeon avait traversé les deux pires crises de l’histoire d’Air France: la crise financière et le crash du vol Rio-Paris, qui avait coûté la vie à 228 personnes et traumatisé la compagnie.

Alors que ses concurrentes européennes se montrent plus compétitives qu’elle, l’entreprise se trouve dans une situation financière difficile, avec un cours de Bourse qui a perdu plus de 60% depuis le début de l’année. Vendredi, l’action Air France-KLM était cotée 5,5 euros à Paris.