Adieux de Trichet à la BCE avant une réunion Merkel-Sarkozy sur la crise

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ésident sortant de la BCE, Jean-Claude Trichet, à la cérémonie pour son départ, à Francfort le 19 octobre 2011 (Photo : Kai Pfaffenbach)

[19/10/2011 18:59:38] FRANCFORT (AFP) Jean-Claude Trichet a fait ses adieux à la Banque centrale européenne (BCE) au cours d’une cérémonie réunissant mercredi à Francfort le gratin de la finance européenne, ainsi qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, qui en ont profité pour préparer le sommet “crucial” de dimanche.

Le président français est arrivé à 16H30 GMT dans la salle de concert où avait lieu la cérémonie d’adieu de M. Trichet.

Il y a immédiatement rejoint la chancelière allemande Angela Merkel, ainsi que le successeur de M. Trichet, Mario Draghi, les présidents de l’Union européenne et de la Commission européenne Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, ainsi que le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker et la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde.

Selon la présidence française, les ministres des Finances français et allemand, François Baroin et Wolfgang Schäuble, devaient également participer à cette “réunion informelle” pour préparer le sommet européen de dimanche à Bruxelles considéré comme crucial pour l’avenir de l’euro.

Dans un discours en hommage à M. Trichet, Angela Merkel s’est dite “convaincue” que les Européens allaient “résoudre les problèmes” et que la zone euro allait profiter de la crise actuelle pour prendre un nouveau départ.

“Si l’euro échoue, l’Europe échoue”, a-t-elle dit, soulignant qu’il fallait “attaquer les problèmes à la racine”.

“Nous avons encore du travail, notamment un sommet crucial de la zone euro ce dimanche”, a déclaré pour sa part Herman van Rompuy, le président du Conseil européen, appelant les Européens à s’unir dans l’adversité. “Au sein de la zone euro la solidarité relève de la nécessité et de la survie”, a-t-il dit.

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ésident sortant de la BCE Jean-Claude Trichet (G) et son successeur, Mario Draghi, le 19 octobre 2011à Francfort (Photo : Arne Dedert)

“M. Trichet, nous vous avons entendu. Tout sera fait pour que l’Europe réalise un saut quantitatif et qualitatif”, a déclaré M. Barroso.

Fidèle à sa réputation d'”érudit” et d'”Européen convaincu”, selon les mots de Jean-Claude Juncker, le président sortant de la BCE, qui aura 69 ans en décembre, a multiplié dans son discours les références à l’histoire européenne et aux pères fondateurs de l’Europe.

“Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise”, a-t-il déclaré en citant Jean Monnet, pour rappeler l’urgence de réformer la gouvernance dans la zone euro.

Les dirigeants européens ont été critiqués ces derniers temps pour la lenteur de leurs décisions face à la crise de la dette publique en Europe qui met en danger la croissance mondiale.

Par sa “détermination et son pragmatisme, sa finesse et sa fermeté (…), Jean-Claude (Trichet) est un exemple pour nous tous”, a déclaré l’Italien Mario Draghi, qui doit prendre la succession du Français à la tête de la BCE à compter du 1er novembre.

Les vétérans de l’Europe, l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing et l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt, également invités à prendre la parole, ont également fait l’éloge de M. Trichet, qui achève fin octobre un mandat de huit ans à la tête de la BCE.

Personne ne s’est risqué pendant la cérémonie officielle à évoquer les solutions concrètes envisagées pour mettre fin à la crise, comme l’extension des capacités du Fonds européen de stabilité financière (FESF) dont il sera question dimanche.