De 40ème en 2011, la Tunisie régresse à la 46ème au classement de Doing Business 2012, rendu public jeudi 20 octobre 2011. La Tunisie est mieux notée dans certains des dix paramètres d’évaluation, retenus par la Banque mondiale pour réaliser ce classement, que dans d’autres. Elle tire le mieux son épingle du jeu dans quatre domaines: le commerce extérieur (32ème), la résolution de l’insolvabilité (38ème), l’accès à l’électricité (45ème), la protection des investisseurs (46ème), et le lancement d’un projet (56ème).
Par contre, elle fait moins bien en matière de paiement des impôts (64ème), d’enregistrement des propriétés (65ème), d’exécution des contrats (76ème), d’obtention des permis de construction (86ème) et de crédits (98ème).
Leader à l’échelle du Maghreb –devant le Maroc (94ème), l’Algérie (148ème) et la Mauritanie (159ème) -la Libye ne figurant pas au classement-, elle figure en cinquième position à l’échelle du monde arabe –après l’Arabie Saoudite (12ème), Emirats Arabes Unis (33ème), Qatar (36ème), et Bahreïn (38ème)-, et troisième en Afrique –Ile Maurice (23ème), Afrique du Sud (35ème).
En 2010-2011, les gouvernements dans 125 économies ont réalisé 245 réformes institutionnelles et réglementaires –soit 13% que lors de l’année précédente. Et bien que ces réformes visent encore très souvent à rationaliser certaines opérations comme «le démarrage d’un projet, l’enregistrement d’une propriété ou l’obtention d’un permis de construire», de plus en plus d’économies «concentrent leurs efforts de réforme sur le renforcement des institutions légales comme les tribunaux, les régimes d’insolvabilité, la protection des investisseurs et du droit de la propriété». Et ce virage est perceptible notamment, selon Doing Business 2012, dans les économies à faible revenu moyen.
Durant la même période, c’est-à-dire 2010-2011, un nombre record de pays d’Afrique sub-saharienne ont remanié l’environnement réglementaire de leurs économies pour «rendre le démarrage et la gestion d’un projet plus faciles pour les sociétés locales». Dans une région, souligne le rapport, «où relativement peu d’attention était accordée à l’environnement réglementaire seulement 8 ans plus tôt, des réformes ont été mises en œuvre entre juin 2010 et mai 2011 dans 36 des 46 économies».
Ainsi, sans les dix catégories servant à l’élaboration du classement de Doing Business, on trouve des pays de ces deux régions. Ainsi, le Maroc a essayé d’améliorer les formalités d’octroi des permis de construction et de protection des investisseurs. L’Algérie a fait des efforts sur l’octroi des crédits (amélioration du système d’information en garantissant par une loi aux emprunteurs d’accéder à leurs données personnelles). Outre cette question, le Qatar s’est concentré sur les conditions de démarrage d’une affaire, etc. La Tunisie n’a, quant à elle, mené aucune réforme visant à améliorer l’environnement des affaires. Toutefois, elle pourrait fort bien remonter la pente l’année prochaine grâce à la mise en œuvre des nombreuses réformes envisagées et annoncées après le 14 janvier 2011.