Quand les politiques s’emparent du “parler djeun’s” de Twitter

photo_1319180712531-1-1.jpg
équipe de France contre la Bosnieà Saint-Denis le 11 octobre. (Photo : Bertrand Guay)

[21/10/2011 07:13:32] PARIS (AFP) Un ministre qui écrit “LOL” au vu et au su de tous. Vraiment ? Hérésie ou hallucination ? Non, c’est aujourd’hui une réalité, un signe de plus de l’imprégnation des codes du web et des réseaux sociaux dans des sphères où on ne les attend pas forcément.

Mercredi, Eric Besson, ministre de l’Industrie, a envoyé un tweet dont le caractère privé faisait peu de doute (“Quand je rentre je me couche. Trop épuisé. Avec toi ?”). Quelques minutes après, il a plaidé l’erreur d’aiguillage: “LOL et excuses. Ça m’apprendra à manipuler la liste des brouillons et à appuyer par erreur sur la touche envoi”.

“LOL”, pour “laughing out loud” (rire aux éclats en anglais), l’acronyme le plus répandu sur internet, est utilisé pour prévenir le lecteur d’une trace d’humour, de dérision ou de second degré.

Longtemps réservée aux échanges adolescents et aux conversations sur les messageries instantanées au milieu d’une nuée de smileys, l’expression est désormais employée par tous sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur Twitter.

Dès lors que l’on devient “twitto”, que l’on soit chef d’Etat ou militant de la cause animale, il devient indispensable de montrer sa maîtrise des usages du site de micro-messages: dérision, simplicité, tutoiement.

Dans cet univers de spontanéité, où il faut s’exprimer en moins de 140 signes, toute parole formatée ou extraite d’un communiqué de presse passe mal, son auteur s’exposant immédiatement à un retour de boomerang avec des centaines voire des milliers de tweets moqueurs.

La plupart des twittos vous le diront: mieux vaut jouer – aussi vite que possible – la carte de l’honnêteté en évitant toute explication abracadabrantesque.

photo_1319181023331-1-1.jpg
écembre 2010 (Photo : Nicholas Kamm)

Car mentir en cas de “DM fail” (message privé envoyé par erreur à tous) est devenu un jeu très dangereux. Souvent, les auteurs de mauvaises manipulations, célèbres ou non, se réfugient derrière l’excuse du piratage de leur compte.

Le problème, c’est que le piratage est rarement avéré. Aux Etats-Unis, une des étoiles montantes du parti démocrate en a fait les frais et a été obligé de faire machine arrière.

Au printemps dernier, Anthony Weiner avait posté un gros plan de lui en slip: destinée à une seule personne (qui n’était pas son épouse), la photo avait toutefois été diffusée à l’ensemble des abonnés de son compte Twitter.

“Lorsque j’ai réalisé que je l’avais posté sur Twitter, j’ai paniqué, je l’ai retiré et j’ai dit que j’avais été piraté”, a-t-il ensuite avoué. Quelques jours plus tard, celui qu’on annonçait comme un possible futur maire de New York a dû démissionner du Congrès.