ère allemande Angela Merkel au Bundestag à Berlin le 21 octobre 2011 (Photo : John Macdougall) |
[21/10/2011 09:43:24] BRUXELLES (AFP) La zone euro compte donner vendredi son feu vert à une nouvelle tranche de prêts vitale pour éviter à la Grèce la faillite, au début d’un marathon de plusieurs jours pour tenter de sauver la monnaie unique et sous la pression du monde entier qui craint la contagion de la crise.
Les ministres des Finances des 17 pays de l’Union monétaires se réunissent vendredi à partir de 14H00 (12H00 GMT) à Bruxelles pour préparer le premier sommet européen de dimanche, longtemps considéré comme celui de la dernière chance.
L’ampleur de la tâche est considérable face aux divergences affichées entre Paris et Berlin, qui ont conduit à repousser les annonces tant attendues à la semaine suivante avec un deuxième second sommet au plus tard le 26 octobre.
“Les Français ne bougent pas d’un iota” dans les négociations pour résoudre la crise de la dette en zone euro, a déploré en petit comité la chancelière allemande Angela Merkel, citée vendredi par le quotidien populaire allemand Bild.
Préoccupé par ces nouveaux blocages, le président américain Barack Obama a participé jeudi soir à une visioconférence avec son homologue français Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron.
ènes le 20 octobre 2011 (Photo : Angelos Tzortzinis) |
Même la Chine s’en préoccupe. Recevant le président de l’UE Herman Van Rompuy, le Premier ministre chinois Wen Jiabao, a demandé vendredi, par-delà des mesures d’urgence, “des réformes institutionnelles fondamentales des finances et des politiques budgétaires” de l’Union européenne.
La France et l’Allemagne se livrent un bras de fer sur le renforcement de la force de frappe du Fonds de soutien européen (FESF), un instrument essentiel pour espérer empêcher une contagion de la crise de la dette à des pays comme l’Espagne et l’Italie, dans le viseur des marchés.
Paris veut transformer le Fonds en banque pour qu’il s’approvisionne auprès du guichet de la Banque centrale européenne (BCE) tandis que Berlin refuse catégoriquement cette option, au motif que cela irait à l’encontre des traités européens.
Seule certitude dans l’immédiat: les ministres devraient donner leur accord de principe vendredi pour le versement en novembre de la sixième tranche de prêts internationaux à la Grèce, de 8 milliards d’euros, comme l’atteste un document préparatoire européen, dont l’AFP a obtenu une copie.
“C’est au minimum ce qu’on peut attendre” de la réunion ministérielle, a confirmé vendredi une source gouvernementale.
Le versement de cette somme, tirée du premier plan de sauvetage de 2010, est vitale pour la Grèce qui risque sinon la cessation de paiement.
éficits publics dans certains pays de la zone euro |
Il est suspendu depuis des semaines au feu vert de ses bailleurs de fond, l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).
Pour l’obtenir, Athènes a adopté jeudi soir une nouvelle législation sur l’austérité très contestée dans le pays qui prévoit de nouvelles coupes salariales et la mise au chômage technique de quelque 30.000 personnes dans le secteur public.
Mais si le feu vert des Européens semble acquis, celui du FMI est bien moins sûr car des divergences existent sur la santé réelle du pays.
Le versement de la nouvelle tranche “dépend pour l’Europe des décisions de l’Eurogroupe, tandis que pour le FMI, elle dépend de la solvabilité du pays, et de la question de savoir si l’Europe garantit le financement de la Grèce pour les 12 mois à venir”, a regretté le ministre grec des Finances Evangelos Vénizélos.
Or, le rapport sur la soutenabilité de la dette grecque est “très sévère”, a-t-il ajouté jeudi devant le Parlement.
Autre sujet sur la table dans les prochains jours: la question de la recapitalisation des banques en Europe. Les besoins devraient finalement s’élever à entre 80 et 100 milliards d’euros, un chiffre moins important que celui avancé par le FMI, a fait savoir une source européenne.
Restent pour les ministres des Finances de la zone euro à définir des modalités: quelles banques seront concernées? Quel sera le calendrier? Et surtout par quels moyens, les banques vont-elles se recapitaliser?
Pour compliquer encore les débats, les Européens ambitionnent de demander plus d’efforts aux autres pays sous la pression des marchés, Italie en tête, comme l’indique le document de préparation au sommet.
“Nous attendons de l’Italie qu’elle réitère ce dimanche de façon claire ses projets d’assainissement budgétaire et de réformes structurelles”, a confirmé le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn au quotidien Les Echos.
En attendant les décisions le 26 octobre, une nouvelle réunion de ministres européens des Finances est programmée samedi, avant un tête-à-tête Merkel-Sarkozy samedi soir à Bruxelles en préambule au premier sommet du lendemain.