Heureux, confiant, satisfait et en pleine forme, le Premier ministre du gouvernement provisoire, Béji Caïd Essebsi est intervenu, jeudi soir (20 octobre), sur les chaînes de télévision tunisiennes pour dresser un bilan fort positif de son mandat et pour transmettre plusieurs messages aux Tunisiens.
BCE a commencé par énumérer les réalisations accomplies, depuis le 6 mars 2011, date de sa nomination. En voici quelques unes: stabilisation du pays, promulgation de décrets-lois déterminants pour l’élection de la Constituante et la consolidation du processus démocratique dans le pays, création de pas moins de 50 mille emplois en dépit d’une situation révolutionnaire amplifiée par les retombées de la guerre civile libyenne, reprise de l’activité économique, instauration de la paix sociale, mobilisation d’importantes ressources financières extérieures…
Dans un second temps, il a tenu à transmettre aux Tunisiens des messages sécurisants et rassurants.
Le premier concerne la sécurité dans le pays, laquelle, sans atteindre les 100 % souhaité (taux qui n’existe nulle part ailleurs) prévaut, malgré l’arrivée massive de réfugiés libyens et d’autres nationalités, dans tout le pays et les interventions de l’armée, de la police et de la gendarmerie se font depuis que les choses sont rentrées dans l’ordre avec une plus grande efficience et professionnalisme.
Dans le second, BCE rappelle que l’élection de la Constituante se déroulera dans la transparence la plus totale sous la direction d’une structure indépendante du gouvernement, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), ce qui devrait exclure, logiquement, tout dérapage.
Dans le troisième, BCE déclare qu’il n’y aura pas de vide juridique après le 23 octobre. Lui-même et son équipe seront toujours là jusqu’au 9 novembre comme le stipule la législation, pour gérer les affaires courantes et épauler les efforts des membres de la Constituante. Moralité: les rouages de l’Etat continueront à fonctionner normalement jusqu’à ce que le nouveau gouvernement prenne ses fonctions.
Le quatrième est une sorte de bonne nouvelle qui fait beaucoup plaisir aux Tunisiens avertis. L’économie du pays a repris le chemin de la croissance dont le taux a atteint, au mois de septembre +1,5% contre un taux négatif de 3% au cours du premier trimestre de la même année.
Le cinquième, enfin, est un appel aux partis politiques qu’il a exhortés à assumer leurs responsabilités historiques et à faire prévaloir la technique du consensus qui a permis aux Tunisiens de sortir triomphants de la plus grave crise –mais aussi la plus heureuse- qu’ait connue le peuple tunisien depuis 3.000 ans.