à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
[22/10/2011 08:11:28] BRUXELLES (AFP) Les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d’accord pour exiger des banques créancières de la Grèce qu’elles acceptent des pertes beaucoup plus “substantielles” que ce qui était prévu, a annoncé samedi leur chef de file, Jean-Claude Juncker.
“Nous nous sommes mis d’accord hier (vendredi) pour dire que nous devions avoir une augmentation substantielle de la contribution des banques” au sauvetage de la Grèce, sous forme d’une dépréciation de leurs créances, a-t-il déclaré à la presse, en marge d’une réunion des grands argentiers de l’ensemble de l’Union européenne à Bruxelles.
M. Juncker a ainsi confirmé des informations qui avaient été données vendredi soir de sources diplomatiques à l’occasion d’une réunion préalable des ministres des Finances des seuls pays de l’Union monétaire à Bruxelles.
Selon ces sources, les ministres se sont concrètement mis d’accord pour négocier avec les banques une décote d'”au moins 50%”, contre un objectif de 21% décidé le 21 juillet avec le secteur bancaire.
Ils ont ainsi entériné de facto les conclusions d’un rapport d’experts qui leur a été remis par la troïka des bailleurs des fonds de la Grèce (Europe et FMI). Le document estime qu’il faut une décote de 50 ou 60% pour espérer stabiliser la Grèce sans avoir à augmenter dans des proportions gigantesques le montant des prêts internationaux qui lui ont déjà été promis.
En contrepartie, il est prévu de recapitaliser les banques européennes à hauteur de près de 100 milliards d’euros.
“Il est assez clair que nous avons besoin d’une décote substantielle sur la dette grecque”, a aussi déclaré samedi à son arrivée à Bruxelles le ministre suédois des Finances, Anders Borg.
Une “décote” est le terme financier employé à propos de la dépréciation de la valeur des prêts contractés par des créanciers, dans ce cas les banques privées et fonds d’investissements qui détiennent de la dette publique grecque.