édrale Saint Paul à londres, le 22 octobre 2011 (Photo : Ben Stansall) |
[22/10/2011 22:16:50] LONDRES (AFP) Les “indignés” de Londres ont commencé samedi à installer un deuxième campement dans la capitale, au lendemain de la décision des autorités religieuses de fermer la cathédrale Saint-Paul en raison de la présence des protestataires sur son parvis depuis une semaine.
Ces militants, qui protestent contre la crise et les excès du capitalisme, s’étaient installés le 15 octobre sur le parvis de la cathédrale située dans le quartier financier de la City, inspirés par le mouvement “Occupy Wall street” à New York et celui des “indignés” de Madrid.
Le campement est passé en une semaine de 70 tentes à plus de 200, et les autorités religieuses ont invoqué des raisons de sécurité et de salubrité pour fermer vendredi les portes de la cathédrale au public.
édrale Saint Paul à londres, le 22 octobre 2011 (Photo : Ben Stansall) |
Samedi, des centaines de militants et de sympathisants se sont rassemblés sur les marches de l’église, et une partie d’entre eux ont entamé une marche jusqu’à Finsbury square, non loin, où ils ont installé une vingtaine de tentes, a indiqué à l’AFP un porte-parole du mouvement, Robert Gant.
Les militants devaient se consulter pour savoir si les occupants du campement de Saint-Paul allaient tous rallier le deuxième site ou s’ils restaient sur place.
Si la cathédrale est restée fermée au public samedi, un mariage y a quand même eu lieu. Natasha Ighodaro et Nick Cunningham, qui avaient planifié la cérémonie depuis des mois, ont toutefois dû renoncer à la majestueuse entrée principale de Saint-Paul et se résoudre à emprunter une porte latérale, comme leurs invités.
La mariée, tout sourire, a déclaré à l’issue de la cérémonie qu’il n’y avait eu “aucune perturbation”. “C’était merveilleux, vraiment fantastique”, a-t-elle assuré.
Les touristes, eux, ont trouvé porte close. Juul van der Au, une Néerlandaise de 21 ans, n’a pas pu visiter la cathédrale comme elle le prévoyait, et prenait des photos du campement, sans aucune amertume.
“Je ne suis pas trop déçue, il y a plein d’autres choses à voir à Londres, on va sans doute aller à l’abbaye de Westminster”, explique la jeune femme, venue en famille pour un week-end à Londres. “C’est pour une noble cause”, juge-t-elle.
La décision de fermer la cathédrale, pour la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale, occasionne un important manque à gagner pour ce haut lieu touristique. Un porte-parole de la cathédrale a estimé la perte de revenus touristiques à 16.000 livres (18.300 euros) par jour de fermeture.
Laura Martin, une militante de 29 ans, juge le soutien de l’opinion crucial. Pour elle, la décision de fermer la cathédrale est une façon de faire “pression” sur les protestataires. Mais une éviction par la force des militants, dont la protestation est pacifique, renverrait une image désastreuse pour les autorités et ne “serait pas dans leur intérêt”, juge-t-elle.