Mais où est passée l’Union du Maghreb arabe (UMA)? Celle-ci ne figure pas sur la liste des observateurs internationaux de l’élection du 23 octobre 2011. Elle avait pourtant tout intérêt à être présente sur le terrain avant bien d’autres observateurs venus de contrées bien lointaines.
L’Union du Maghreb Arabe (UMA) n’aura, sans doute, pas fini de nous étonner. Elle vient de le confirmer en étant absente de l’élection des membres de l’Assemblée constituante du 23 octobre 2011.
La liste des quelque 600 observateurs internationaux de l’élection du 23 octobre 2011 ne fait pas en effet apparaître cette organisation régionale qui avait tout intérêt à être présente sur le terrain avant bien d’autres observateurs venus de contrées bien lointaines comme l’Europe ou encore l’Amérique du nord.
C’était donc une occasion à saisir pour cette organisation que certains accusent d’être une «coquille vide» et qui n’a que trop souffert des divisions des pays maghrébins et de l’égo de certains de leurs leaders dont le mégalomane libyen Moammar Khadafi. Une occasion pour exprimer son engagement dans la région et une forme de solidarité avec la Tunisie, qui fait partie du Maghreb.
D’autres entités comme l’Union européenne (UE), el l’occurrence le Conseil de l’Europe (CE) et l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), qui rassemblent un ensemble de pays avec lesquels la Tunisie partage et une histoire commune et des valeurs communes, ont fait part de leur engagement aux côtés du peuple tunisien.
14 observateurs de l’OCI
L’Union européenne a engagé une mission spéciale qui compte pas moins de 204 observateurs. Sa mission d’observation couvre non seulement le vote des Tunisiens sur le territoire national, mais aussi celui des nationaux installés dans certains pays européens.
L’OCI a, pour sa part, dépêché une délégation de 14 membres dirigée par l’ambassadeur Vefahan Ocak, le directeur général de cabinet du secrétaire général de l’OCI. Cette délégation est composée, outre des représentants du secrétariat général, de représentants de certains Etats membres dont le Kazakhstan -qui assure actuellement la présidence de la Conférence des ministres des Affaires étrangères de l’OCI-, et de la Turquie.
On s’étonnera, par exemple, que l’UMA soit absente de l’élection du 23 octobre 2011 alors qu’elle était présente à l’élection présidentielle du 18 juillet 2009 en Mauritanie. Un moment politique fort dans l’histoire de ce pays qui a porté au pouvoir le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Cette élection était organisée pour rendre le pouvoir aux civils après un coup d’Etat militaire en août 2008.
On se souvient que ce coup d’Etat avait provoqué une réaction forte de la communauté internationale et entraîné notamment la suspension des aides de l’Union européenne (UE) et la suspension de la Mauritanie de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Le rapport de mission d’observation de l’élection présidentielle en Mauritanie, établie le 20 juillet 2011, porte d’ailleurs la signature de Basma Zaaza de l’UMA. Et ce à côté des autres auteurs de ce rapport: l’Union Africaine (UA), l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), l’Organisation de la conférence Islamique (OCI), la Ligue des Etats Arabes (LEA) et la Communauté des Etats Sahélo-sahariens (CEN-SAD).