EDF fait une nouvelle offre pour grimper à 80% dans Edison dans 3 ans

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été française (Photo : Patrick Hertzog)

[24/10/2011 15:01:51] PARIS (AFP) EDF a fait lundi une nouvelle proposition aux actionnaires italiens d’Edison pour prendre le contrôle du numéro 2 italien de l’électricité, en offrant notamment d’attendre trois ans avant de grimper à 80% au capital, contre un peu moins de 50% actuellement.

L’électricien français a fait ses propositions lundi à ses coactionnaires italiens lors d’une réunion à Milan, après avoir également informé le gouvernement italien, a indiqué le directeur financier d’EDF Thomas Piquemal lors d’une conférence téléphonique.

EDF espère toujours parvenir “aux grandes lignes” d’un accord avant la date-butoir du 31 octobre, a-t-il indiqué. Dans l’après-midi, la partie italienne n’avait pas encore réagi.

M. Piquemal a expliqué qu’EDF espérait faire d’Edison sa “plateforme” de développement dans la zone méditerranéenne et dans l’amont gazier, en laissant par exemple la première main du groupe à Edison dans certains pays qu’il a refusé de citer.

Selon les termes de sa proposition, EDF rachèterait dans trois ans les 30% d’Edison détenus par le groupe d’actionnaires italiens Delmi à un prix “qui serait déterminé à partir d’un multiple d’EBITDA (résultat brut d’exploitation, ndlr) d’un échantillon de sociétés cotées comparables”.

L’objectif, a indiqué M. Piquemal, est de permettre aux actionnaires italiens de bénéficier de meilleures conditions que ne le permettent le marché actuellement.

Le groupe français, qui détient directement ou indirectement 49,9% d’Edison, cherche à prendre le contrôle du capital mais les négociations durent depuis de longs mois, notamment en raison de réticences politiques côté italien.

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à Milan (Photo : Paco Serinelli)

EDF propose également d’échanger une participation de 30% détenue par A2A et Iren, qui est également actionnaire d’Edison, dans le producteur d’électricité Edipower (dont Edison détient déjà 50%), contre 100% du capital d’Edens, la filiale d’Edison spécialisée dans les énergies renouvelables.

A2A et Iren disposeraient également d’une option pour racheter dans 3 ans la centrale hydroélectrique de Mese (nord de l’Italie) “à une valeur de marché”.

Edison, à la structure d’actionnaires complexe, est contrôlé à 61,3% par Transalpina di Energia, une coentreprise à 50-50 entre EDF et Delmi, la société rassemblant les actionnaires italiens menés par le groupe A2A. Outre sa participation via cette holding, EDF détient par ailleurs directement 19,3% d’Edison.

Afin de lever les réticences italiennes sur son offre, EDF promet “préserver l’identité italienne d’Edison au travers du maintien de son siège et de sa cotation à Milan et d’une forte base actionnariale italienne”.

Si sa proposition est acceptée, EDF fera par ailleurs une demande d’exemption de lancement d’une offre publique obligatoire sur le reste du capital d’Edison.

Cette volonté d’EDF d’être exempté d’OPA faisait chuter le titre Edison de 7,07% dans l’après-midi, dans un marché en baisse de 0,55%. A2A cédait de son côté 2,54% tandis qu’EDF gagnait 0,58%.

La capitalisation d’Edison est d’environ 4,9 milliards d’euros.

“Je comprends que les manipulateurs et les spéculateurs soient déçus”, a affirmé M. Piquemal, en référence à des offres sonnantes et trébuchantes évoquées ces derniers jours dans la presse italienne, sur lesquelles EDF va demander une enquête à l’autorité boursière italienne.

EDF et ses partenaires étaient parvenus initialement à un projet d’accord en mars mais le ministre de l’Economie Giulio Tremonti avait bloqué sa conclusion afin de défendre l'”italianité” d’Edison, après la controverse suscitée dans la péninsule par le rachat de Parmalat par Lactalis.

L’échéance des négociations, initialement fixée au 15 mars puis au 15 septembre, a été repoussée au 31 octobre, une date à laquelle, si aucun accord n’est trouvé, les actions Edison détenues par Transalpina di Energia seront cédées lors d’une mise aux enchères.

Un accord sur la base des termes du mois de mars est toujours possible, a estimé M. Piquemal, tout en faisant valoir que la nouvelle proposition était selon lui à “l’intersection” de toutes les demandes.