Crise de la dette : le Japon presse l’Europe d’agir pour ramener le calme

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à Paris (Photo : Fred Dufour)

[25/10/2011 07:00:18] TOKYO (AFP) Le ministre japonais des Finances a appelé mardi l’Europe à prendre des mesures pour ramener le calme sur le marché des changes, à la veille d’un sommet européen consacré à la crise de la dette.

“La stabilité sur le marché des changes ne peut être assurée par un seul pays”, a souligné Jun Azumi lors d’une conférence de presse, au moment où le Japon est confronté à une flambée record du yen qui fragilise l’activité industrielle dans l’archipel.

“Le problème européen amorce une étape décisive. La question est de savoir si les Européens peuvent instaurer un schéma susceptible d’apaiser tout le monde. Nous les appelons à le faire sans coup férir”, a-t-il ajouté.

Considéré comme une valeur refuge en temps de crise, le yen a atteint ces derniers mois des niveaux record face au dollar et à l’euro, ce qui réduit la valeur des revenus des entreprises japonaises à l’étranger, lorsqu’elles les convertissent en yens.

Ce renchérissement est d’autant plus difficile à supporter que la troisième puissance économique mondiale est plongée dans la récession depuis la fin 2010, et qu’elle tente de se remettre des conséquences du tsunami qui a dévasté le nord-est de l’archipel le 11 mars.

M. Azumi a répété que les autorités japonaises prendraient si nécessaire des “mesures décisives” pour contrer la hausse du yen, un terme habituellement employé pour signifier une intervention directe sur le marché des changes.

Afin d’affaiblir sa devise, Tokyo est intervenu unilatéralement sur le marché des changes en septembre 2010 et en août dernier, ainsi qu’une autre fois en mars de cette année avec l’appui des autres pays riches du G7.

Ces actions ont temporairement diminué la valeur du yen mais ne l’ont pas empêché de remonter ensuite à chaque fois.

En plongeant les marchés dans l’angoisse, la crise d’endettement de la zone euro a poussé les investisseurs à se délester de leurs actifs les plus risqués et à placer leur argent dans des valeurs considérées comme plus sûres, dont le yen fait partie.

Lors d’un sommet présenté comme décisif mercredi, les dirigeants de la zone euro pourraient renforcer le fonds de sauvetage européen FESF, décider d’une recapitalisation des banques du vieux continent et exiger de nouveaux sacrifices des créanciers de la Grèce menacée de faillite.