Crise de la dette : Berlusconi négocie avec ses alliés avant un sommet européen crucial

photo_1319536979505-1-1.jpg
à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[25/10/2011 10:04:32] ROME (AFP) Une nouvelle rencontre au sommet se tenait mardi dans la résidence romaine de Silvio Berlusconi entre le chef du gouvernement et ses alliés-clef de la Ligue du nord pour tenter de définir une série de mesures à présenter mercredi à un sommet européen crucial à Bruxelles.

Ce “sommet de la majorité” de droite rassemblait à la fois M. Berlusconi, son dauphin désigné à la tête de son parti PDL, Angelino Alfano, deux puissants ministres de la Ligue du Nord, Roberto Calderoli et Roberto Maroni et le ministre des Affaires sociales, Maurizio Sacconi.

Le ministre italien des Infrastructures, Altero Matteoli, a reconnu que les pourparlers internes à la majorité sont très difficiles, évoquant même la possibilité d’une chute de l’exécutif dirigé par Silvio Berlusconi.

“Nous sommes en train de négocier, je crois qu’existe cette hypothèse (d’une chute du gouvernement) mais il y a des marges de manoeuvre”, a-t-il estimé.

“Il est indiscutable qu’un parti de la coalition (le Peuple de la Liberté, PDL, de Berlusconi) est favorable aux coupes dans les retraites et qu’un autre (la Ligue du Nord, allié crucial du PDL) y est opposé”, a-t-il admis.

photo_1319536989005-1-1.jpg
évisions pour 2011 et 2012

Selon M. Matteoli, tout le monde “est d’accord (désormais) qu’il vaut mieux ne pas faire de coupes dans les retraites mais si on ne touche pas aux retraites, il faut trouver une autre solution, ce qui n’est pas facile” “Si on aboutit à un accord, le Premier ministre le présentera mercredi à l’Europe”, a affirmé M. Matteoli.

Lundi soir, un conseil des ministres s’est terminé au bout de deux heures sans qu’aucune décision n’ait été prise concernant des demandes pressantes présentées dimanche à Bruxelles à l’Italie par ses partenaires européens.

Selon des sources gouvernementales, Umberto Bossi, le chef de la Ligue refuse qu’on touche aux retraites à l’ancienneté, système très répandu dans le Nord industriel, où il a son fief électoral, permettant de partir à la retraite dès l’âge de 60 ans, contre 65 ans pour les retraites classiques.

Mis au pied du mur dimanche à Bruxelles, en particulier par le couple franco-allemand, le “Cavaliere” avait promis d’agir en retardant l’âge de départ à la retraite à 67 ans, afin de l’aligner sur d’autres pays européens.

L’Europe exige de l’Italie toute une série de réformes (des retraites, du marché du travail pour stimuler l’emploi, du cadre législatif pour faciliter les investissements) et un calendrier précis pour éviter qu’une propagation de la crise de la dette à ce pays qui souffre d’un manque de crédibilité sur les marchés, ne mette en péril l’ensemble de la zone euro.