Une hausse de prix envisagée à la machine à café et autres automates

photo_1319560291158-1-1.jpg
èce de 50 centimes dans un distributeur de boissons chaudes, le 25 octobre 2011 dans une entreprise à Paris (Photo : Boris Horvat)

[25/10/2011 16:34:04] PARIS (AFP) Le secteur de la distribution automatique, affecté par la flambée du prix des matières premières comme le café et par une baisse de la consommation liée notamment au chômage, envisage une augmentation des prix pour la première fois en dix ans.

Nul ne sait encore quand et de combien pourraient augmenter le prix du gobelet de café, des barres chololatées, des sandwiches ou des sodas vendus dans ces automates, dont la grande majorité (83%), sont implantés dans les entreprises.

Car une hausse se ferait au cas par cas, dans le cadre de la négociation de chaque contrat, a indiqué mardi Jean-Marc Nigond, président de la Chambre syndicale nationale de vente et services automatiques (Navsa).

Mais la situation actuelle est “intenable”, selon la Navsa, alors que le secteur, composé essentiellement de PME et TPE, est pris en tenaille entre une consommation en baisse et des coûts qui augmentent.

Les fournisseurs ont répercuté la flambée du café ou du sucre, a souligné la Navsa, craignant une pression supplémentaire avec le projet de “taxe sodas” examiné par le Parlement.

La distribution automatique pâtit aussi de la hausse du carburant, puisque l’approvisionnement et l’entretien des machines impliquent de nombreuses tournées.

Les banques rechignent à prêter pour leurs investissements, alors que les entreprises demandent des appareils modernes, des offres plus variées ou qualitatives, voire la conception d’espaces “détente”.

Entre 2009 et 2010, les ventes des distributeurs automatiques ont baissé de 0,8% à 2 milliards d’euros, après avoir déjà reculé de 6,6% entre 2008 et 2009.

Le recul de la consommation résulte notamment d'”une présence du personnel moins importante” en raison du niveau élevé du chômage et de la réduction du personnel en intérim, a expliqué à l’AFP Rémi Vilaine, directeur général du cabinet Gira Food services.

Par ailleurs, les employeurs réclament une productivité plus forte qui réduit les temps de pause, tandis que “l’interdiction de fumer dans l’entreprise conduit un certain nombre de salariés à descendre au pied de leur tour”, et donc à ne pas prendre leur pause devant la machine à café, a-t-il analysé.

La distribution automatique est aussi confrontée à une concurrence croissante d’offres de “snacking” avec le développement des magasins de proximité.

Si le secteur envisage maintenant une hausse des prix, c’est aussi parce les automates ont évolué, acceptant des moyens de paiement autres que les pièces, comme des cartes, des clés ou Moneo.

Lorsque les machines ne prenaient pas de pièces de moins de cinq centimes, cela empêchait des augmentations de 1, 2 ou 3 centimes, a souligné M. Nigond à la Navsa.

La distribution automatique est un secteur éclaté avec 1.250 entreprises, qui emploient 15.000 personnes, mais actuellement, “il y a un mouvement de concentration très important”, a souligné M. Vilaine.

La France compte 625.000 automates, soit un pour 103 habitants, dont 70% de distributeurs de boissons chaudes et 30% de distributeurs de boissons conditionnées (canettes, bouteilles) et de produits alimentaires.

Outre les entreprises, les distributeurs automatiques sont installés à 8% dans les transports publics, 4,6% dans les lieux de santé comme les hôpitaux, 1,6% sur les lieux de loisirs comme les hôtels ou les musées et 1% sur les lieux d’enseignement.