La zone euro salue les engagements de l’Italie et demande leur mise en oeuvre

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à Bruxelles (Photo : Eric Feferberg)

[27/10/2011 05:13:45] BRUXELLES (AFP) Les engagements présentés mercredi par l’Italie pour assainir ses finances ont été jugés “satisfaisants” par ses partenaires de la zone euro, à condition d’être mis en oeuvre, mais ce succès a été assombri par une polémique avec l’Allemagne.

“Le sommet européen a salué les engagements de l’Italie. Ces mesures ambitieuses pour libéraliser l’économie doivent être appliquées”, a annoncé le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy, à l’issue d’un sommet de la zone euro à Bruxelles.

“Oui nous sommes satisfaits”, a confirmé le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy au cours de sa conférence de presse. “Mais nous attendons leur réalisation”, a-t-il averti.

Silvio Berlusconi a assuré de son intention de s’exécuter. “Si nous ne respectons pas nos engagements, nous ne serons plus crédibles”, a-t-il reconnu en quittant le sommet. Il a promis de présenter un calendrier pour l’adoption des mesures annoncées par le Parlement italien.

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é Manuel Barroso et Silvio Berlusconi le 26 octobre 2011 à Bruxelles (Photo : Eric Feferberg)

Le chef du gouvernement italien s’est attiré les foudres de la chancelière Angela Merkel en assurant avoir obtenu ses excuses pour son comportement lors du sommet européen dimanche dernier, ce qu’a sèchement démenti le porte-parole de la chancelière.

“Il n’y a pas eu d’excuses parce qu’il n’y avait pas matière à s’excuser”, a déclaré Steffen Seibert sur son compte twitter.

Interrogés sur la confiance accordée à Silvio Berlusconi, Angela Merkel et Nicolas Sarkorzy avaient eu un échange de sourires amusés avant de répondre. Le film de cette scène de 19 secondes avait été diffusé en boucle dans les média italiens et Silvio Berlusconi s’était senti humilié.

Les conclusions du sommet détaillent une série de mesures à mettre en oeuvre pour réduire en deux ans la dette colossale de 1.900 milliards d’euros, soit 120% du PIB actuellement, à un montant représentant 113% du PIB en 2014.

Le dirigeant italien est désormais placé sous surveillance par l’Union européenne. La Commission est invitée “à surveiller de manière détaillée les mesures, ainsi que de suivre leur mise en oeuvre”, a souligné Mme Merkel, précisant que Rome s’était engagé à fournir “toutes les informations en détail”.

L’équilibre budgétaire devra être atteint en 2013 grâce aux mesures d’austérité d’un montant total de 60 milliards d’euros d’ici à 2014.

L’Italie s’est engagée à présenter les grandes lignes d’un plan de relance de la croissance d’ici au 15 novembre. L’âge de départ dans le cadre des “pensions de vieillesse” sera porté à 67 ans à partir de 2026 et un plan de cessions d’actifs publics pour au moins cinq milliards par an sera mené sur trois ans. Le plan de croissance vise à libéraliser l’économie italienne en ouvrant les marchés à la concurrence ainsi qu’à soutenir les entreprises et l’innovation grâce à des déductions fiscales.

Le marché du travail sera réformé avec notamment “une nouvelle réglementation des licenciements pour motifs économiques dans les contrats de travail à durée indéterminée”.

Tous ces engagements sont actés dans les conclusions du sommet.

Le chef du gouvernement italien avait été mis au pied du mur dimanche par ses partenaires européens, qui exigeaient des engagements fermes sur des réformes et un calendrier précis de mise en oeuvre afin de rassurer les marchés et d’éviter que l’Italie ne soit la prochaine victime de la crise de la dette, ce qui mettrait en péril l’ensemble de la zone euro.