Air France : week-end perturbé par une grève des hôtesses et stewards

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écolle de Roissy-Charles de Gaulle (Photo : Eric Piermont)

[27/10/2011 12:14:37] PARIS (AFP) Les vols d’Air France vont être perturbés à partir de samedi, au milieu des vacances de la Toussaint, en raison d’un appel à la grève de la plupart des syndicats d’hôtesses et de stewards qui s’opposent à une réduction des équipages à bord de certains vols.

Air France doit communiquer jeudi après-midi des prévisions de trafic qui donneront une idée de l’ampleur des perturbations à envisager et aideront aussi les passagers à décider de maintenir ou de reporter leur voyage.

Deux syndicats représentatifs sur trois – l’Unsa et le SNPNC-FO – appellent à la grève du samedi 29 octobre au mercredi 2 novembre inclus, ainsi que les autres syndicats minoritaires (CGT, CFTC, SUD, CFDT).

Au total, l’ensemble des syndicats appelant à la grève représente plus de 70% des voix aux dernières élections professionnelles, en mars dernier.

L’Unac, affilié à la CFE-CGC, premier syndicat de personnel navigant commercial (PNC), avait aussi déposé un préavis, mais il l’a levé à l’issue de la dernière séance de négociations en début de semaine.

Le relevé de conclusions, issu de plusieurs jours de discussion et soumis aux autres syndicats, n’a pas convaincu l’Unsa et le SNPNC-FO, notamment sur la composition des équipages sur certains court, moyen et long-courriers.

La direction voudrait réduire de 4 à 3 le nombre d’hôtesses et de stewards sur la plupart des vols court et moyen-courriers opérés sur des Airbus A319.

Elle a néanmoins accepté de laisser à quatre PNC un certain nombre de destinations comme Amsterdam, Genève, Francfort, Stuttgart, Moscou, Tel Aviv ou Alger, ainsi que les vols au départ d’Orly vers Brest, Bordeaux, Mulhouse ou Clermont-Ferrand.

Mais les syndicats qui appellent à la grève estiment que la direction leur demande d’offrir la même qualité de service et de sécurité avec moins de personnel à bord.

Le ministre des Transports, Thierry Mariani, a fustigé ce mouvement, jugeant “choquant” de “faire grève les jours de grands départs”. “La situation d’Air France n’est pas telle que l’on puisse se permettre une nouvelle grève”, a-t-il aussi prévenu.

Air France, qui a replongé dans le rouge au premier trimestre 2011/2012 (- 200 millions de perte), tente de trouver des sources d’économies pour redresser la situation.

Cette nouvelle grève en perspective illustre un dialogue très tendu depuis au moins un an entre syndicats de PNC et direction.

Pierre-Henri Gourgeon, débarqué du poste de directeur général d’Air France la semaine dernière, était perçu comme méprisant envers les hôtesses et stewards. Il a eu beaucoup de mal à négocier avec eux de nouvelles règles d’organisation du travail pour les “bases province”, un projet visant à baser du personnel hors Orly et Roissy et à leur demander des efforts de productivité.

Faute d’accord négocié et face à la volonté de la direction de lancer son projet à Marseille dès cet automne, les syndicats avaient déjà déposé un préavis de grève de cinq jours pour fin juillet-début août, finalement levé une semaine avant.

Ce conflit intervient aussi dans une période de transition à la tête d’Air France, le remplaçant de M. Gourgeon, Alexandre de Juniac étant attendu pour la mi-novembre.

A la tête du groupe Air France/KLM, M. Gourgeon a été remplacé par son ancien mentor Jean-Cyril Spinetta, qui avait dirigé la compagnie française pendant 12 ans jusqu’à fin 2008.

A peine revenu aux commandes opérationnelles du groupe, Jean-Cyril Spinetta va devoir faire face à une grève, qui pourrait avoir un impact fort sur les comptes d’une compagnie déjà en situation délicate.