Sarkozy explique la crise et annonce un nouveau plan de rigueur

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interview de Nicolas Sarkozy, le 27 octobre 2011. (Photo : -)

[27/10/2011 20:04:11] PARIS (AFP) Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi un nouveau tour de vis budgétaire présenté comme nécessaire pour sortir de la crise à six mois de la présidentielle, tout en expliquant qu’il avait évité “la catastrophe” avec le plan de sauvetage de la zone euro arraché à Bruxelles la veille.

Pour sa première intervention télévisée en direct depuis huit mois, le chef de l’Etat a fait assaut de pédagogie sur TF1 et France 2 pour détailler les mesures adoptées par les Européens et s’est montré optimiste sur la capacité de la Grèce à sortir de la crise.

“On a pris des décisions importantes qui ont évité la catastrophe”, a-t-il estimé, “si la Grèce était en faillite, il y avait un processus en cascade qui emportait tout le monde”.

Le chef de l’Etat s’est également montré optimiste en assurant faire “confiance” à la Grèce pour sortir de la crise, même s’il a regretté son entrée dans la zone euro, et a pris soin de préciser que l’aide versée par la France ne “coûtera rien à la France” en cas de succès.

Evoquant l’effort financier demandé aux banques privées, priées sur la base du volontariat de renoncer à 50% de leur créances sur la dette publique grecque, Nicolas Sarkozy a assuré que la recapitalisation des banques françaises ne serait pas assurée par des “fonds publics”.

S’il s’est catégoriquement opposé à une quelconque forme de nationalisation, il a également annoncé que le gouverneur de la Banque de France allait prochainement rencontrer les patrons des établissements français avec pour mission de “veiller à ce que les pratiques du passé s’arrêtent”, notamment en matière de versement des bonus.

Comme il le fait depuis des semaines lors de ses sorties hebdomadaires en province, Nicolas Sarkozy a défendu sa politique de réformes, notamment celle des retraites et la règle du non-remplacement d’un fonctinnaire sur deux partant la retraite, en affirmant qu’elles avaient permis d’éviter les baisses des salaires et des pensions adoptées en Espagne, au Portugal ou en Italie.

“Si nous n’avons pas eu a faire ça en France, c’est parce que nous avons fait la réforme des retraites à temps”, a-t-il plaidé, “la réforme des retraites a protégé la France et a protégé les Français”.

A six mois de la présidentielle, le président a également justifié sa politique de réduction des déficits, alors que les agences de notation menacent le fameux “triple A” qu’elles ont accordé à la France. “Le problème, ce n’est pas les agences de notation, c’est que nous dépensons trop”, a-t-il estimé.

Très attendu sur les inévitables retombées “françaises” de l’orage financier européen, Nicolas Sarkozy a confirmé que le gouvernement allait imposer un nouveau tour de vis budgétaire, à ses yeux indispensable pour tenir les objectifs intangibles de réduction des déficits.

Il a ainsi laissé entendre que la prévision de croissance pour 2012 serait revue à la baisse, pour passer de 1,75% à 1%. Selon lui, il faudra trouver selon le président “6 à 8 milliards” d’euros d’économies ou de recettes fiscales supplémentaires et les décisions seront prise “dans les dix jours”.

Parmi les futures sources de recettes, qui seront détaillées après le sommet du G20 de Cannes la semaine prochaine, Nicolas Sarkozy a fait valoir qu'”il (faudrait) sans doute faire participer les importations” au financement de la protection sociale.

Alors que ce débat sur ses modalités de ce nouveau plan de rigueur déchire déjà la majorité, il a d’ores et déjà catégoriquement exclu “une augmentation généralisée de la TVA” qui “pèserait sur le pouvoir d’achat”.