L’euro se stabilise face au dollar au lendemain d’un bond de près de 2,5%

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Des euros et des dollars (Photo : Thomas Coex)

[28/10/2011 10:02:09] LONDRES (AFP) L’euro se stabilisait face au dollar vendredi, les cambistes reprenant leur souffle au lendemain d’un bond de près de 2,5% d’une monnaie unique galvanisée par le soulagement des marchés après l’accord trouvé par les dirigeants européens pour tenter de résorber la crise en zone euro.

Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), l’euro valait 1,4182 dollar, contre 1,4187 dollar jeudi vers 21H00 GMT. Jeudi vers 18H05 GMT, la monnaie unique a atteint 1,4247 dollar, son niveau le plus élevé depuis le 6 septembre.

Face à la monnaie japonaise, il reculait légèrement à 107,56 yens, contre 107,73 yens la veille.

La monnaie américaine restait faible face à la devise nippone, à 75,85 yens contre 75,94 yens la veille, après avoir touché jeudi un nouveau plus bas depuis la Seconde guerre mondiale à 75,66 yens.

“L’euro a effectué un rebond impressionnant” jeudi, observaient les analystes de Commerzbank.

Suite à l’annonce de l’adoption d’un plan, dans la douleur après dix heures de négociations, par les pays de la zone euro pour lutter contre la crise dans la région, l’euro a successivement passé jeudi le seuil de 1,41 dollar puis de 1,42 dollar, des niveaux qu’il n’avait plus connus depuis début septembre.

Les deux points principaux du plan sont une forte réduction de la dette de la Grèce à la suite d’un accord avec les banques qui ont finalement renoncé à 50% de leurs créances, ainsi que la mobilisation de 1.000 milliards d’euros pour empêcher la contagion, faisant plus que doubler la capacité du Fonds européen de stabilité financière (FESF).

Mais “les marchés pensent-ils vraiment que les décisions de la semaine apportent une solution définitive à la crise de la dette? Personne ne semble partager cette idée!”, tempéraient les analystes de Commerzbank, ajoutant que la vigueur du rebond de jeudi s’expliquerait au moins en partie par un aspect technique: une frénésie d’achats pour combler des positions à découvert, qui pourrait s’essouffler très rapidement.

De plus, les incertitudes restaient élevées sur l’étendue et les termes de la contribution de la Chine au Fonds de secours.

En outre, “si les responsables européens sont parvenus à mettre en avant les aspects positifs du sommet de cette semaine, le chemin reste semé d’embûches”, prévenait Jane Foley, analyste chez Rabobank.

En effet, certaines banques européennes pourraient se trouver en position vulnérable du fait de leurs pertes liées à la dette grecque, et les craintes de contagion de la crise, notamment à l’Italie, n’ont toujours pas été complètement balayées, expliquait l’analyste.

Au Japon, alors que le yen a enregistré jeudi un nouveau record depuis la Seconde guerre mondiale face au dollar pour le troisième jour consécutif, le ministre des Finances Jun Azumi a encore mis en garde contre les pressions à la hausse sur la devise nippone.

“Nous prendrons des mesures décisives si nécessaire”, a-t-il déclaré jeudi devant des journalistes, poussant les acteurs du marché à se préparer à une possible intervention et des ventes massives de yens, malgré l’inefficacité à long terme des mesures prises précédemment.

Vers 09H00 GMT, la livre britannique montait face à l’euro à 87,99 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,6112 dollar.

Le franc suisse baissait face à l’euro à 1,2227 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,8622 franc suisse pour un dollar.

L’once d’or valait 1.738,75 dollars contre 1.718 dollars jeudi soir, retrouvant des niveaux plus vus depuis un mois.