EDF parvient à un “accord de principe” pour prendre le contrôle d’Edison

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EDF (Photo : Patrick Hertzog)

[28/10/2011 11:39:05] PARIS (AFP) EDF est parvenu, à trois jours de la date-butoir, à un “accord de principe” avec les actionnaires italiens d’Edison pour prendre le contrôle du numéro 2 italien de l’électricité, ont indiqué vendredi des sources proches du dossier.

Cet accord augure de la fin d’un long conflit politico-économique.

“Il y a un accord de principe qui doit encore être validé” par les conseils de direction des différentes parties”, a expliqué un responsable sous couvert de l’anonymat, après des “avancées significatives” lors d’une réunion jeudi à Paris.

L’accord de principe, selon cette source, est “proche” ou “dans l’esprit”, d’un pré-accord déjà trouvé en mars, qui avait été bloqué à l’époque par le gouvernement italien soucieux d’éviter une nouvelle mainmise française sur un fleuron transalpin après le rachat de Parmalat par Lactalis.

EDF, qui détient directement et indirectement près de 50% d’Edison, veut en prendre un contrôle pour en faire sa plateforme de développement dans le gaz, mais s’est heurté jusque-là aux exigences financières et parfois politiques italiennes.

Edison, à la structure d’actionnaires complexe, est pour l’heure contrôlé à 61,3% par Transalpina di Energia, une coentreprise à 50-50 entre EDF et Delmi, la société rassemblant les actionnaires italiens menés par A2A. EDF détient par ailleurs directement 19,3% du dauphin du leader Enel, dont la valorisation boursière actuelle est d’environ 4,5 milliards d’euros.

La date-butoir pour un accord franco-italien, plusieurs fois repoussée, avait été fixée à l’échéance d’un pacte d’actionnaires au 31 octobre, soit lundi.

Selon une autre source proche du dossier, les deux camps se sont entendus sur un “prolongement technique” du pacte d’actionnaires arrivant à échéance lundi “probablement pour un mois”, de manière à ce que tous les organes de décision approuvent l’accord de principe et que les contrats soient établis.

Delmi tient ce vendredi un conseil d’administration pour donner son feu vert à cette “prolongation technique”, les conseils du groupe lombard A2A devant eux se réunir en début de semaine prochaine, selon cette même source.

Un premier signe de débloquage avait été donné tard dans la nuit jeudi lorsqu’EDF avait annoncé dans un communiqué que “des propositions constructives” avaient été faites lors d’une réunion à Paris entre lui, Delmi, A2A, la société de services Iren et la banque Mediobanca.

Lundi, EDF avait présenté une nouvelle offre pour tenter de convaincre le camp italien, en lui proposant notamment d’attendre trois ans avant de lui racheter sa part d’environ 30% dans l’espoir d’une meilleure valorisation boursière.

Une proposition rapidement jugée “inacceptable” par le président du conseil de surveillance d’A2A, qui avait plaidé pour repartir sur la base de l’accord de mars, ce à quoi EDF s’était également dit ouvert.

Ce projet prévoyait le démantèlement de la filiale d’Edison Edipower, dont les centrales thermiques iraient dans la corbeille d’Edison-EDF et les centrales hydroélectriques aux actionnaires italiens.

Les proches du dossier interrogés par l’AFP ont refusé de donner les détails du contenu de l’accord, mais selon la presse italienne les négociations auraient été débloquées car les Italiens auraient réussi à obtenir ces centrales hydroélectriques.

Le capital d’Edipower est actuellement détenu à 50% par Edison, à 20% chacun par le suisse Alpiq et A2A et à 10% par Iren. Alpiq est déjà parvenu à un accord préliminaire avec EDF pour lui céder sa part entre 150 et 200 millions d’euros.

A la mi-journée à Paris et à Milan, l’action EDF perdait 1,5%, tandis qu’Edison reculait de 3,2% à 0,84 euro et qu’A2A abandonnait 1,4%.