Anovo : la justice donne son feu vert à la reprise par Butler Capital

photo_1319884735203-1-1.jpg
éricain Walter Butler, le 27 septembre 2005 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[29/10/2011 10:40:41] PARIS (AFP) La justice a donné son feu vert à la reprise de la société Anovo, spécialisée dans la réparation d’appareils électroniques, par le fonds d’investissement Butler Capital qui s’engageait à préserver le plus d’emplois en France.

Le tribunal de commerce de Beauvais (Oise) a tranché vendredi parmi une quinzaine d’offres de reprise de ce groupe basé dans cette ville et qui compte 1.150 salariés en France et plus de 4.000 dans ses filiales étrangères.

Butler Capital Partners (BCP) s’engage à reprendre “l?ensemble des sites du groupe” (Brive, Beauvais, Saint-Augustin, Montauban, Suresnes, Angers, Saint Matthieu) ainsi que “toutes ses filiales à l?étranger” (Angleterre, Pologne, Espagne, Suisse, Belgique, Pérou et Chili) à l’exception des filiales italienne et suédoise, a affirmé le fonds d’investissement samedi dans un communiqué.

“Plus de 4.400 emplois seront ainsi préservés dont 758 en France”, a précisé BC, soulignant qu’il s’agit de la “plus importante reprise d’entreprise en dépôt de bilan sur ces 10 dernières années”.

BCP met 22 millions d’euros en cash et vise un retour d’Anovo à l’équilibre à l’horizon de dix-huit mois. BCP renonce à recoter l’entreprise en Bourse pour éviter la pression qui, fin juillet, a provoqué la cessation de paiement et la mise en redressement judiciaire d’Anovo en raison de difficultés financières.

Parmi les projets en lice, seules deux offres proposaient une reprise quasi totale de la société qui répare pour le compte de distributeurs ou de constructeurs toutes sortes d’appareils (téléphones, ordinateurs, box internet, consoles de jeux, GPS…).

Avec 758 emplois préservés dans l’Hexagone en France, l’offre de BCP “avait le soutien des salariés de l’entreprise”, a déclaré Walter Butler, président-fondateur de la société d’investissement dans le communiqué.

Selon lui, son offre “apportait le plus de garanties pour l’entreprise et ses salariés”.

Son principal concurrent était britannique. Regenersis, spécialiste de la maintenance et de la régénération d’appareils électroniques et de télécoms, proposait de sauvegarder 686 emplois en France.

“Regenersis espère que les choix faits assureront la préservation de l’emploi des salariés d’Anovo de manière pérenne”, a déclaré le groupe britannique dans un communiqué samedi.

Le projet de Regenersis prévoyait de reprendre tous les sites français à l’exception d’Angers, tandis qu’à l’étranger, son projet ne concernait pas les filiales italienne, suédoise et britannique.

“Notre offre a beaucoup de sens, car c’est une opportunité unique de réunir deux des leaders européens du secteur”, avait expliqué Matthew Peacock, président exécutif de Regenersis. Sa société avait déjà engagé en 2002 un rapprochement avec Anovo qui n’avait finalement pas abouti.

“Les synergies que nous avons sont excellentes, nous avons une complémentarité sur les plans géographique, produits et clientèle. Anovo a un très bel avenir devant lui, notamment grâce à ses salariés spécialisés”, selon M. Peacock.

Ces deux offres “sont quasiment équivalentes en termes de sauvegarde de l’emploi, et devraient déboucher concrètement sur quelque 300 licenciements” en France, avait relevé un représentant syndical d’Anovo.

“Mais si le fonds Butler est français et apporte plus au niveau financier ainsi qu’en termes d’accompagnement pour les salariés qui vont perdre leur emploi, ils ne connaissent pas notre métier. Alors que Regenersis fait le même que nous, et cela se voit au niveau de son projet industriel”, avait estimé ce syndicaliste.