Zone euro : l’inflation reste à 3% en octobre, complique la tâche de la BCE

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ège de la BCE à Francfort (Photo : Daniel Roland)

[31/10/2011 11:22:43] BRUXELLES (AFP) L’inflation est restée stable à un niveau élevé en octobre dans la zone euro, compliquant la tâche du nouveau directeur de la Banque centrale européenne (BCE), l’Italien Mario Draghi, qui va présider jeudi sa première réunion du conseil des gouverneurs de l’institut monétaire.

L’inflation s’est établie à 3% en octobre, comme le mois précédent, selon la première estimation lundi de l’office européen des statistiques, Eurostat.

Ce chiffre est supérieur aux attentes des marchés qui tablaient sur un repli de l’inflation à 2,8% ou 2,9%.

Même si Eurostat ne donne pas de détails, cette stabilisation de l’inflation est largement due à la hausse des prix énergétiques, notent les économistes.

La hausse des prix à la consommation pourrait toutefois ralentir si les prix dans l’énergie se stabilisaient et compte tenu des risques pesant sur la croissance, qui pourrait être négative au quatrième trimestre, note Peter Vanden Houte, économiste chez ING.

Seul écueil: une hausse de la TVA, comme envisagée en France, pourrait au contraire favoriser une hausse de l’inflation dans les mois à venir, souligne-t-il. Ce fut le cas en Italie en octobre. L’inflation a atteint un niveau record depuis trois ans, à 3,4%, en raison de la hausse de la TVA à 21% décidée dans le cadre du dernier plan d’austérité.

Quelle que soit son évolution dans les mois à venir, l’inflation au sein de la zone euro reste pour la onzième fois consécutive au-dessus du seuil de 2% visé à moyen terme par la BCE, ce qui va lui rendre la tache plus ardue, alors que la récession menace et que le chômage a atteint en septembre un niveau record, (10,2%) avec 188.000 citoyens au chômage de plus que le mois précédent, soit 16,19 millions d’actifs.

Ce sujet sera au coeur de la toute première réunion jeudi de M. Draghi à la tête de la BCE. De l’avis des économistes, il n’annoncera pas de baisse du principal taux directeur de la BCE, porté à 1,50% en juillet, “même si nous pensons que cela serait nécessaire” au regard du contexte économique plus que morose, commentait Marie Diron, du cabinet de conseil Ernst & Young.

La BCE, gardienne de la stabilité des prix en zone euro, vise sur le moyen terme une inflation légèrement inférieure à 2%.

Pour juguler les pressions inflationnistes naissantes, elle a relevé deux fois cette année son principal taux directeur, désormais fixé à 1,50%.

Face à des craintes de récession en Europe, de nombreux économistes plaident pour que l’institut monétaire fasse machine arrière.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a d’ailleurs plaidé en ce sens lundi.

“Même si une baisse des taux est entièrement justifiée dès jeudi, nous pensons que la BCE va attendre la prochaine réunion de décembre pour intervenir”, estime Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight. Une façon pour Mario Draghi de prouver qu’il est soucieux de contenir l’inflation, poursuit l’économiste.

Eurostat doit publier son estimation définitive de l’inflation pour le mois d’octobre le 16 novembre.