La Russie espère décrocher son sésame pour l’OMC en décembre

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ésident russe Dmitri Medvedev et la présidente de la Confédération helvétique Micheline Calmy-Rey, le 30 octobre 2011 à Moscou (Photo : Dmitry Astakhov)

[31/10/2011 19:24:21] MOSCOU (AFP) La Russie a dit lundi espérer obtenir son sésame pour l’OMC en décembre et achever ainsi près de deux décennies de pourparlers, alors que la Géorgie, qui bloque les discussions depuis la guerre éclair de 2008, a récemment jugé “acceptable” une proposition en faveur de son adhésion.

“Si nous arrivons à achever toutes les procédures nécessaires, un groupe de travail se réunira le 11 novembre”, a déclaré lundi Arkadi Dvorkovitch, le conseiller économique du Kremlin, lors d’une conférence de presse.

“Et si la décision de ce groupe de travail est positive, le processus d’adhésion de la Russie à l’OMC peut être achevé le 15 décembre lors d’une réunion ministérielle”, a-t-il ajouté.

Le président russe Dmitri Medvedev avait déjà indiqué dimanche, lors d’une rencontre à Moscou avec la présidente de la Confédération helvétique Micheline Calmy-Rey, dont le pays fait office de médiateur dans les discussions russo-géorgiennes, espérer une adhésion “avant la fin de l’année”.

L’un des principaux obstacles à l’entrée de la Russie dans l’arène internationale du commerce est le différend entre Moscou et Tbilissi depuis la guerre éclair d’août 2008 qui a opposé ces deux pays, pour le contrôle de la région séparatiste géorgienne d’Ossétie du Sud.

Après ce conflit, Moscou a reconnu l’indépendance de ce territoire, ainsi que celle d’une autre province séparatiste géorgienne l’Abkhazie.

Depuis, Tbilissi continue de revendiquer sa souveraineté sur ces territoires, et donc son droit d’en surveiller les frontières, un point de friction entre les deux parties.

Mais l’opposition de la Géorgie, qui est membre de l’OMC depuis 2000, a semblé vaciller la semaine dernière lorsque Tbilissi a jugé “acceptable” une “ultime proposition” faite par la Suisse.

Selon des responsables géorgiens, la Suisse aurait proposé qu’une société privée contractée par une tierce partie internationale surveille l’entrée et la sortie de biens dans les deux territoires séparatistes géorgiens.

Lors d’une rencontre lundi à Batoumi (ouest de la Géorgie) entre Mme Calmy-Rey et son homologue géorgien Mikheïl Saakachvili, il a été décidé que “la tierce partie neutre sera la Suisse”, a indiqué à l’AFP, le vice-ministre géorgien des Affaires étrangères, Sergi Kapanadze, sans donner cependant plus de détails.

Pourtant, M. Dvorkovitch avait indiqué de son côté qu’aucune mention sur un contrôle des frontières ne figurait dans les documents examinés dimanche par Mme Calmy-Rey et M. Medvedev.

Les Russes devraient “annoncer leur décision demain” (mardi) sur la proposition, a indiqué M. Kapanadze.

Ces récents évènements marquent un progrès notable, alors que les pourparlers s’enlisaient ces dernières semaines.

Si une percée se réalisait, cela mettrait fin à près de deux décennies de tortueuses négociations, émaillées de nombreuses passes d’armes.

Dernier exemple en date, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a douté du soutien des Américains et des Européens, les accusant de se cacher derrière la question géorgienne et remettant en question le bénéfice occasionné par une entrée à l’organisation.

De leur côté, certains observateurs ont aussi douté de la volonté de la Russie de se soumettre aux règles de l’OMC, d’autant qu’elle a récemment créé une union douanière avec le Kazakhstan et le Bélarus, deux ex-Républiques soviétiques qui ne sont pas membres de l’Organisation.

La Russie est la dernière grande puissance à ne pas être intégrée à l’OMC, malgré le lancement de négociations depuis 1993.