Une petite devinette pour changer: Il est rouge et non plus bleu, il est en
couleurs et non plus en noir et blanc… et il ne passe plus rien sous silence!
Si vous n’avez pas deviné, il s’agit simplement du 52ème Rapport annuel de la
Banque centrale de Tunisie que
Mustapha Kamel Nabli, le gouverneur de la
BCT, a
officiellement remis il y a juste quelques jours à
Foued Mbazaa, président par
intérim.
Un rapport qui vaut vraiment le détour! Touché par la grâce de la Révolution, il
n’obéit plus qu’aux logiques et aux vérités de la chose économique. A tel point
que Nabli interpelle Mbazaa: “Le faible rythme de la croissance économique et la
hausse des prix mondiaux des produits de base, en particulier ceux des denrées
alimentaires et de l’énergie, se sont traduits par une détérioration des
équilibres macroéconomiques!“
Et Nabli va dans les détails: “Le déficit courant des paiements extérieurs a
connu une aggravation atteignant 4,8% du PIB contre 2,4% en moyenne au cours des
cinq dernières années, en relation avec l’accentuation du déficit commercial et
le ralentissement des exportations de services. Ces évolutions, conjuguées au
fléchissement des IDE ont impacté négativement la balance des paiements et, par
conséquent, les réserves en devises (147 jours d’importations)…“. Et cela
continue dans le même souffle.
C’est la toute première fois que les sacro-saints “équilibres macroéconomiques“,
fierté de notre institut d’émission, sont ainsi remis en cause. Une indication
du nouvel esprit qui règne autour de la BCT!
Sur la forme, ce 52ème rapport est articulé autour de la même ossature que les
anciennes versions:
-passage en revue de l’environnement international
-évolutions économiques et financières en Tunisie
-paiements extérieurs
-monnaie, crédit et politique monétaire
-activité et situation financière des établissements de crédit
-opérations de la BCT.
Sur le fond, c’est une autre paire de manches! Pas de magie, juste l’esprit
cartésien de rigueur qui dit “mellekher“ que “… l’amélioration des indicateurs
et la stabilisation de la situation économique nécessitent un regain de
confiance de la part des opérateurs économiques locaux et étrangers et
l’encouragement de la participation du secteur privé aux investissements
structurés et créateurs d’emplois durables“.
Il faut dire qu’au cours de cette période cruciale de l’histoire de la Tunisie,
le rôle de la BCT est capital dans l’instauration d’une économie plus solide et
efficiente tenant compte des exigences de la stabilité financière, la
modernisation de la politique monétaire de la Banque centrale et la mise à
niveau du système bancaire.