C’est le titre d’un film allemand paru en 2008, et inspiré de «La Troisième Vague», étude expérimentale d’un régime autocratique, menée par le professeur d’histoire Ron Jones avec des élèves de première, d’un lycée à Palo Alto (Californie) pendant une semaine, en avril 1967.
Pour mettre les choses dans leur contexte, il faut savoir que dans les pays dits développés, les systèmes éducatifs sont centrés sur le développement de l’intelligence et de la réflexion personnelle. Par exemple, il existe des cours optionnels, dans le cadre de semaines thématiques, qui sont proposés aux élèves. Ceux-là choisissent le cours qui les inspire, y assistent, et cela est sanctionné par une espèce de compte rendu, où l’élève note ce qu’il a appris, ce qu’il en a tiré. Donc tout sauf les exercices type “copier-coller“ que l’on fait faire à nos élèves et étudiants. Oui je m’acharne contre notre système éducatif. Mais passons.
L’histoire raconte donc comment un groupe d’élèves se sont inscrits dans un cours d’autocratie. En rappelant que l’autocratie c’est l’exercice du pouvoir par un individu seul ou un groupe d’individus, qui n’ont de comptes à rendre à personne. A l’inverse donc de la démocratie, et qui est l’exercice partagé, du pouvoir.
Le film montre très bien comment la combinaison d’un ensemble d’ingrédients qui font les autocraties ou les dictatures s’imbriquent et font marcher la machine, qui échappe finalement à tout un chacun. Comme terrain fertile, on a la frustration sociale, le chômage, la détresse, le délitement du lien social, et plus généralement des figures traditionnelles du lien social. Comme méthodes de conditionnement psychique, on a un slogan ou un logo, un salut ou un chant, un uniforme, la discipline, etc. Ce qui produit une certaine cohésion et même une certaine jouissance chez les membres du groupe en question.
Quelqu’un voit le rapprochement avec ce qui se passe en ce moment chez nous? Certainement.
Allez passons.
Aujourd’hui, non pas seulement chez nous, avec ce vote massif pour Ennahdha et pour la Pétition populaire, mais un peu partout en Europe, des mouvements de nationalisme populiste se propagent. Ils ont pour lit la frustration sociale, l’explosion du coût de la vie, la panne de l’ascenseur social, celui des études notamment, d’où le chômage massif qui dépasse les 40% dans les régions les plus défavorisées, essentiellement chez les diplômés (ce qui est particulièrement frustrant quand on sait que le chômage est d’environ 6% chez les analphabètes), etc.
Ce serait bien de diffuser ce film à nos étudiants/élèves, ou mêmes à nous adultes si mûrs et éclairés, et de (les faire) réfléchir dessus. On ne sait jamais…