à Athènes. (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[02/11/2011 09:04:54] PARIS (AFP) Les éditorialistes français se passionnent mercredi pour le dernier épisode de la tragédie grecque – le référendum surprise – , certains adoptant un ton catastrophiste et d’autres insistant sur la légitimité démocratique de la consultation annoncée.
“L?Europe en finira-t-elle un jour avec le poison grec ?”, écrit ainsi Gaëtan de Capèle dans le Figaro. L’éditorialiste du quotidien conservateur n’a pas de mots assez durs pour la Grèce, qui selon lui est “entrée par effraction dans la monnaie unique avec des comptes publics falsifiés, réputée pour son laxisme fiscal et son inefficacité administrative”. “Désormais, la coupe est pleine” et Athènes “se rapproche à grands pas de la sortie de l?euro.”, assure-t-il.
Le Premier ministre grec George Papandreou “fait un pari fou”, renchérit l’éditorial du Monde. “Le coup d’éclat d’Athènes…conduit à se demander si la Grèce a bien sa place dans la zone euro.”
De nombreux éditorialistes prennent cependant le contre-pied de ces positions proches de celles du gouvernement de Nicolas Sarkozy.
C’est le cas de Nicolas Demorand qui estime dans Libération: “Papandréou soulève la seule vraie question. Totalement taboue…terrifiante pour ceux qui nous gouvernent…: que pensent les peuples de la brutale cure d?austérité qui va s?abattre sur eux ?.”
Michel Guilloux de l’Humanité va dans le même sens en parlant d’un “coup de tonnerre sur l’Olympe libéral” et en citant le communiste Pierre Laurent qui a affirmé que les dirigeants européens “n’aiment pas la démocratie”.
Et Jean-Claude Souléry (La Dépêche du Midi) de se demander si “le vrai déficit de l’Europe” n’est pas avant tout “un déficit de démocratie”.
L’Union européenne “est défiée par l?arme la plus dangereuse qui soit : le vote!”, ironise à son tour Olivier Picard (Les Dernières Nouvelles d’Alsace).
“Un référendum, forme la plus aboutie de l’expression du peuple, n’est jamais contestable ni condamnable”, martèle Pascal Jalabert dans Le Progrès. “Les critiques d’autres Européens à l’égard du premier ministre du pays qui a inventé la démocratie sont donc aussi vaines que déplacées.”
“A priori, consulter le peuple lorsqu’il s’agit de lui faire avaler un bocal de couleuvres relève des règles élémentaires de la démocratie”, relève aussi Philippe Waucampt (Le Républicain lorrain).
Daniel Ruiz (La Montagne) voit même en M. Papandreou “enfin un vrai démocrate dans cet aréopage de gouvernants libéraux qui, pour ne pas fâcher les marchés et les agences de notation, font payer à leurs peuples la note de leurs indécisions”.