à Athènes le 1e novembre 2011 (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[02/11/2011 15:08:20] ATHENES (AFP) Le Premier ministre grec Georges Papandréou avait “informé ses partenaires de ses intentions” de soumettre à référendum l’accord européen de sauvetage du pays, a affirmé mercredi le porte-parole officiel grec, Ilias Mossialos.
“Il les avait informés de ses intentions”, a insisté M. Mossialos interrogé sur la radio Vima, tout en reconnaissant qu’il n’avait pas précisé “la date, confidentielle, de l’annonce” de ce recours.
Plusieurs dirigeants européens ont reproché à M. Papandréou, qui a fait part lundi soir sa décision de recourir au référendum, de ne pas les avoir tenus au courant. L’annonce, qui a créé la surprise en Grèce et à l’étranger, a semé mardi la panique sur les places boursières, et replongé la zone euro dans l’instabilité.
Le Premier ministre François Fillon a affirmé mercredi que la France regrettait l’annonce “prise de façon unilatérale” par M. Papandréou d’organiser un référendum, estimant qu’Athènes devait dire “vite et sans ambiguïté s’ils choisissent” de rester dans la zone euro.
“Bien sûr (…) en démocratie se tourner vers le peuple est toujours légitime, mais nous regrettons, et je veux le dire solennellement (…), cette annonce prise de façon unilatérale sur un problème qui engage tous les partenaires de la Grèce”, a déclaré M. Fillon à l’Assemblée nationale.
M. Mossialos a défendu le droit du Premier ministre grec de garder l’initiative au nom de la “souveraineté nationale”.
Il n’a par ailleurs pas exclu que le référendum puisse se tenir plus tôt que le début 2012, date évoquée jusque-là par Athènes, une option envisagée au sein de la zone euro pour s’assurer du respect par la Grèce de ses engagements.
Le référendum peut se tenir “aussitôt que seront formulés les principes généraux du nouvel accord”, a affirmé M. Mossialos, sans donner plus de détails.
Les dirigeants européens attendent pour leur part de la Grèce qu’elle clarifie ses intentions, et ont pour ce faire convoqué dans la soirée M. Papandréou pour une réunion à Cannes, (Sud de la France), à la veille du G20.
Justifiant le coup d’éclat de M. Papandréou par la nécessité de mettre fin à “l’hypocrisie” de l’opposition grecque, principalement de droite, accusée de dénoncer tout haut un accord qu’elle approuve tout bas, M. Mossialos s’est par ailleurs prévalu d’une évolution du climat en faveur d’Athènes après la première tempête de critiques mardi.
Il en a notamment voulu pour preuve la réaction “qui n’est pas critique” du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble. Ce dernier a souhaité mercredi que la Grèce lève les doutes “le plus vite possible”, tout en assurant croire “à la force des arguments” pour convaincre.
“Nous croyons que tout ira bien” pour la mise en oeuvre du plan européen, a ajouté M. Mossialos, invoquant également l’approche de l’Institut de la finance internationale (IIF), représentant les grandes banques du monde, qui a “réaffirmé son intention d’aller de l’avant” mardi pour un effacement d’un tiers de la dette grecque via une contribution “volontaire” du secteur privé qui y perdra 50% de sa mise.