La dette italienne reste soutenable, dit la Banque d’Italie

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à Rome (Photo : Andreas Solaro)

[02/11/2011 18:15:36] MILAN (Italie) (AFP) La dette colossale de l’Italie reste soutenable et n’augmenterait pas, même avec des taux d’intérêt s’envolant à 8% et une croissance économique nulle, a assuré mercredi la Banque d’Italie dans un rapport sur la stabilité financière.

“Un niveau élevé et une volatilité excessive des taux des titres d’Etat peuvent accroître les craintes du marché sur (l’aspect) soutenable de la dette publique” mais “des exercices de simulation (…) montrent toutefois que même si les taux d’intérêt devaient augmenter significativement, le ratio dette PIB reculerait ou se stabiliserait”, estime la banque centrale.

La Banque d’Italie évoque le scénario d’une hausse en janvier 2012 des taux italiens à dix ans de 2,5 points par rapport au niveau de 5,5% prévu par le gouvernement dans ses dernières prévisions économiques, soit à 8%.

Avec un tel scénario, considéré toutefois comme “extrême” par la banque centrale, la dette publique, qui s’élève actuellement à environ 120% du PIB, reculerait à 115,5% en 2014 contre une prévision du gouvernement de 112,6%.

Les analystes considèrent toutefois que le seuil de 6% est dangereux à moyen terme pour le financement de la dette italienne.

Un second scénario considéré par la Banque d’Italie prévoit une croissance économique nulle de 2012 à 2014, en raison du bond des taux d’intérêt. Selon les estimations de la banque centrale, dans ce cas, la dette s’inscrirait légèrement au-dessus de 120% en 2014, soit proche de son niveau actuel.

L’Italie s’est retrouvée mardi en première ligne de l’attaque de panique des marchés après la décision de la Grèce de soumettre le plan de sauvetage européen à un référendum, les investisseurs craignant de plus en plus qu’elle ne soit la prochaine victime de la crise de la dette.

Résultat, les taux italiens à dix ans ont été propulsés à 6,33%, proches de leur record historique de 6,397%. Mercredi, malgré une légère détente, ils restaient toujours au-dessus des 6%.