Etats-Unis : la croissance se confirme, sa lenteur également

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Vue de Washington, le 29 juillet 2011 (Photo : Jewel Samad)

[03/11/2011 18:20:08] WASHINGTON (AFP) La croissance économique se confirme aux Etats-Unis, mais sa lenteur également, selon plusieurs indicateurs publiés jeudi.

L’activité non-manufacturière, qui représente plus des trois quarts du PIB américain, a continué de croître en octobre pour le 23e mois d’affilée, a indiqué l’association professionnelle ISM.

Son indice des directeurs des achats du secteur non-manufacturier a néanmoins baissé de 0,1 point par rapport au mois précédent, pour s’établir à 52,9%, signe que, selon l’ISM, la croissance s’est poursuivie “à un rythme légèrement moins rapide” qu’en septembre.

L’ISM avait indiqué mardi que l’activité manufacturière, moteur principal de la reprise économique du pays, avait elle aussi continué de croître en octobre, à un rythme moins rapide qu’en septembre.

Le principal intérêt des indices de l’ISM est qu’ils sont les premiers à donner des informations sur le mois qui vient de s’écouler.

Pour l’économiste Peter Newland, de Barclays Capital, ils laissent penser que la croissance a continué à un “rythme modéré” en octobre.

Aussi “médiocre” soit-il, l’ISM non manufacturier renforce notre opinion selon laquelle la reprise passable [de l’économie américaine] reste intacte”, note son confrère Alistair Bentley.

Le gouvernement américain avait indiqué une semaine plus tôt que la croissance du produit intérieur brut des Etats-Unis s’était améliorée mais restait faible, en atteignant 2,5% en rythme annualisé au troisième trimestre.

Signe “encourageant pour le quatrième trimestre”, selon M. Newland, l’indicateur des commandes aux industries manufacturières publié jeudi par le département du Commerce a augmenté pour le troisième mois d’affilée en septembre, où sa hausse s’est accélérée pour atteindre 0,3% par rapport à août.

Pour Tyler Case, de Moody’s Analytics, cela plaide pour une croissance du PIB américain “légèrement supérieure à 2% au quatrième trimestre”.

Ce serait insuffisant pour réduire le taux de chômage du pays, qui stagne à 9,1% depuis le mois de juillet. La Fed estime en effet à 2,7% le taux de croissance minimum pour faire reculer le chômage.

Le département du Travail, a indiqué jeudi que les nouvelles inscriptions au chômage avaient reculé de 2,2% du 23 au 29 octobre, pour s’établir à 397.000 demandes d’allocations, leur niveau le plus faible en cinq semaines.

Il faudrait néanmoins qu’elles restent “durablement” sous les 400.000 pour signaler le passage de la croissance de l’emploi à un rythme suffisamment robuste pour faire baisser le chômage, estiment les analystes de RDQ Economics.

Ce scénario n’a rien d’assuré, vu l’incertitude qui s’exprime dans les enquêtes de l’ISM sur l’évolution de la conjoncture des affaires.

La banque centrale américaine (Fed) a redit mercredi qu’elle tablait sur une poursuite de la reprise à un rythme très lent dans les trimestres à venir et indiqué qu’elle envisageait de nouvelles mesures de soutien à l’économie pour tenter d’accélérer la baisse du chômage, qui, en l’état actuel des choses, devrait encore atteindre selon elle 8,5% fin 2012, dans le meilleur des cas.