Espionnage informatique : les Etats-Unis accusent directement Chine et Russie

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ée sur un ordinateur (Photo : Magan Crane)

[03/11/2011 20:56:33] WASHINGTON (AFP) La Chine et la Russie s’en prennent via les réseaux informatiques aux secrets des Etats-Unis dans les domaines commercial, technologique et militaire, selon un rapport au ton inhabituellement accusateur rendu public jeudi par l’administration Obama.

Les Chinois “sont les acteurs les plus actifs et les plus constants dans le domaine de l’espionnage économique”, écrit l’Exécutif national du contre-espionnage dans ce rapport remis au Congrès sous le titre “Vol de secrets économiques dans le cyber-espace par des espions étrangers”.

“Des entreprises privées et des spécialistes de la sécurité informatique ont fait état d’une flambée d’intrusions dans les réseaux informatiques en provenance de Chine, mais (les services de renseignement américains) ne peuvent confirmer qui en est responsable”, écrit le rapport.

Depuis 2009, “les réseaux informatiques d’un vaste éventail d’administrations publiques, d’entreprises privées, d’universités ou d’autres institutions, toutes propriétaires d’un gros volume d’informations économiques sensibles, ont été victimes d’espionnage”, relève le contre-espionnage américain, ajoutant qu’une “grande partie de cette activité semble provenir de Chine”.

De leur côté, les services de renseignement russes cherchent à obtenir “des informations économiques et technologiques afin de soutenir le développement de la Russie et sa sécurité”, selon le rapport, qui rompt avec l’habitude des services de renseignement américain d’éviter les accusations directes envers des pays étrangers.

Mais le directeur de l’Office national du contre-espionnage, Robert Bryant, a dit vouloir ainsi que les autorités américaines réagissent en apportant “des solutions”.

“La Chine et la Russie, par le biais de leurs services de renseignement et leurs entreprises, attaquent notre recherche et notre développement”, a-t-il déclaré devant le National Press Club à Washington. “Nous cherchons à montrer où est le problème”.

Selon le rapport, les “cyber-espions” s’intéressent particulièrement aux technologies de l’information et de la communication, aux secrets commerciaux, médicaux ou pharmaceutiques, et aux technologies militaires, notamment en ce qui concerne les drones et les communications navales.

Les auteurs du rapport s’attendent à ce que Chinois et Russes “poursuivent une recherche acharnée des informations économiques et des technologies américaines sensibles, particulièrement dans le cyberespace”.

“Les deux pays continueront presque certainement à déployer des ressources importantes et toute une panoplie de tactiques pour obtenir des informations de sources américaines, dans le but de parvenir à une parité économique, stratégique et militaire avec les Etats-Unis”, prévoit le rapport.

Le régime chinois dément systématiquement toute implication dans des activités d’espionnage aux dépens des entreprises ou des gouvernements occidentaux. Mais des attaques informatiques contre le géant de l’internet Google ont provoqué des tensions entre Washington et Pékin.

Le représentant républicain Mike Rogers, qui préside la commission du renseignement, a estimé que le rapport soulignait une nouvelle fois “la nécessité pour les alliés des Etats-Unis en Asie et en Europe de faire pression sur la Chine pour qu’elle mette fin à ce comportement illégal”.