à Cannes le 4 novembre 2011 (Photo : Eric Feferberg) |
[04/11/2011 09:53:27] CANNES (AFP) L’Italie sera dorénavant sous surveillance du Fonds monétaire international (FMI), qui va contrôler, aux côtés de la Commission européenne, ses engagements budgétaires, a-t-on appris vendredi de sources européennes concordantes en marge du sommet du G20 de Cannes.
Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a accepté ce rôle du FMI, selon ces sources, qui évoquent une surveillance “stricte” de la mise en oeuvre des mesures de réduction du déficit public du pays, sous une pression croissante des marchés et des agences de notation.
Rome a donné une version légèrement différente: l’Italie n’a pas accepté une “surveillance” formelle par l’institution de Washington mais est prête à lui demander des “conseils”, ou des “avis”, sur l’application des engagements pris auprès de la zone euro pour redresser ses finances publiques et rétablir la confiance des investisseurs, a déclaré à l’AFP à Cannes une source gouvernementale italienne.
Les “avis” du FMI joueront un rôle complémentaire à la surveillance de la Commission européenne, a-t-elle ajouté.
Plusieurs sources ont toutefois confirmé qu’il s’agirait, in fine, d’une “surveillance” de la part du Fonds.
“L’Italie est d’accord, il y a eu pas mal de discussions mais pas de réelle opposition”, a dit l’une d’elles.
“Il s’agit de renforcer au maximum la crédibilité des engagements italiens”, a expliqué une autre.
Plusieurs dirigeants européens et internationaux ont estimé en privé, ces dernières semaines, que les attaques des marchés contre Rome n’étaient pas liés aux performances économiques de l’Italie mais à la crédibilité du gouvernement Berlusconi.
Le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays préside le G20, a indiqué jeudi au premier des deux jours de ce sommet à Cannes des principaux pays riches et émergents avoir “pris note avec intérêt” des nouvelles mesures anti-crise adoptées la veille à Rome. L’Italie les a présentées au G20 et compte les soumettre au Sénat dès la semaine prochaine via un vote de confiance.
“La question n’est pas tant le contenu du paquet que +est-ce que ce paquet sera mis en oeuvre?+”, a toutefois relevé le chef de l’Etat français. “C’est là-dessus qu’il nous faut travailler et c’est là-dessus qu’avec les autorités italiennes, nous sommes en train de travailler”, a-t-il ajouté.
La pression des marchés s’est accentuée sur l’Italie, qui s’est à nouveau engagée à parvenir en 2013 à l’équilibre budgétaire. Les taux d’emprunt de ce pays se sont envolés à un nouveau record, signe que les investisseurs doutent plus que jamais de sa capacité à faire face à la crise.