La 32e édition du World Travel Market (WTM) de Londres, qui se tient dans le centre d’exposition d’Excel, à l’est de la capitale britannique, s’est ouverte lundi. Il enregistre la participation de plus de 180 pays dont la Tunisie. Le salon est un rendez-vous à même de permettre aux professionnels du secteur de se retrouver, de constituer des réseaux de connaissances, de négocier des contrats. Il est aussi un baromètre des dernières tendances du secteur. Plus de 60.000 exposants participent au WTM entre offices de tourisme, transporteurs aériens, tour-opérateurs, croisiéristes, hôteliers, agents de voyage… venant de toutes les destinations du monde.
La Tunisie y participe, et selon certaines informations, sa participation reste égale à elle-même, c’est-à-dire médiocre! Le plus étonnant est que déjà plus personne ne s’en étonne en comparaison avec le tollé qu’avaient provoqué les participations tunisiennes l’année dernière aussi bien à Milan qu’à Berlin… Désabusé, préoccupé par d’autres urgences, soucieux ou juste épuisé, presque plus personne ne relève!
Et pourtant, tant que l’on ne planchera pas sur l’image de la Tunisie à l’étranger, d’une façon sérieuse, ces participations approximatives continueront à nuire à la destination touristique et au pays. Pendant longtemps, les piètres participations tunisiennes aux manifestations internationales (salons et foires notamment) ont eu raison de ce qui restait du prestige de la Tunisie et ont donné les parfaits alibis pour davantage l’enfermer dans la médiocrité qu’on lui attribue. Même dans certains secteurs où elle est plus performante que d’autres pays, la Tunisie ne parvenait pas à se mettre en évidence! Et pour cause!
Tout ceci pourrait être déjà oublié, si l’on commençait déjà à travailler sur la question de la représentation et du rayonnement de la Tunisie à l’étranger. Ceci est primordial et urgent. Afin de pouvoir donner les meilleures réponses, il faut commencer par s’en poser une essentielle: Quelle image avons-nous de nous-mêmes et quelles conséquences cela a-t-il sur les représentations de notre pays à l’étranger? Comment réussirons-nous à séduire et rassurer lorsque nous-mêmes nous n’y croyons pas ou peu?
Il s’agit maintenant de savoir comment se sont construites les images de notre pays. Ont-elles évolué au cours de l’histoire? Comment pouvons les rectifier et capitaliser sur les points forts des images existantes? Comment commencer à atténuer les points faibles? Comment capitaliser sur les transformations post 14 Janvier? Comment accompagner et faire progresser le processus en cours?
Tellement de questions qui restent en suspens. Pourtant, l’image d’un pays se construit en même temps que se forge sa réalité. Pour peu que l’on élimine manipulations, désinformations et mensonges, nous pouvons dores et déjà commencer à la construire cette nouvelle image. La réalité, c’est précisément ce que nous sommes en train de vivre…