Comment renforcer la contribution des investissements au développement durable des pays méditerranéens? ANIMA apporte des pistes de réponses et d’actions en publiant une étude sur «Investissement socialement responsable: quelle stratégie pour la Méditerranée?» dans le cadre du projet Invest in Med, soutenu par la Commission européenne.
Les investissements sont jusqu’à présents peu durables en Méditerranée, et ne produisent pas tous les effets escomptés, aussi bien sur le plan économique (croissance, productivité) que social (création d’emplois et de compétences) et environnemental (préservation des ressources naturelles). Après avoir brossé un état des lieux des impacts de l’investissement sur ces trois piliers du développement durable, l’étude propose une analyse des motivations, stratégies et outils à disposition des quatre grandes catégories d’acteurs de l’investissement socialement responsable (ISR) et de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) en Méditerranée: les pouvoirs publics, les organisations de soutien aux entreprises, les entreprises et les acteurs financiers.
Elle propose ensuite trois séries de recommandations destinées aux acteurs publics. Ces recommandations sont assorties de pistes d’action que se proposent de mettre en œuvre ANIMA, ses partenaires institutionnels et les réseaux d’opérateurs intermédiaires réunis au sein de la MedAlliance.
1) Se doter d’un cadre clair et partagé pour l’ISR et la RSE
Créer ou adapter des outils normatifs : adopter des instruments réglementaires et des référentiels en se fondant sur les références internationales et en les adaptant aux réalités des PME et des TPE.
Action 1: créer un groupe de travail régional MED ciblé pour proposer un référentiel régional de l’ISR et de la RSE, qui pourra ensuite être décliné dans chaque pays.
Assurer la cohérence des politiques de l’investissement, des stratégies de développement économique et des politiques sociales et environnementales.
Montrer l’exemple au niveau des Etats en adoptant des démarches exemplaires, dans le secteur des politiques d’achat public notamment.
Cibler en priorité les projets et secteurs les plus et les moins performants en matière d’ISR, en fonction par exemple de la création d’emplois et de valeur ajoutée locale.
Action 2: évaluer la dimension ISR des types de projets et des secteurs, en utilisant notamment les données de l’Observatoire ANIMA-MIPO des annonces d’investissement et de partenariat en Méditerranée.
2) Inciter et accompagner le secteur privé dans les démarches ISR et RSE
Privilégier une approche incitative : mettre en place des dispositifs avantageux pour les entreprises ayant adopté des démarches ISR et RSE.
Accompagner les entreprises dans leurs démarches ISR et RSE: créer des outils d’information et d’auto-évaluation et proposer des dispositifs d’appui technique individualisé.
Action 3: créer un centre de ressources en ligne sur l’ISR et la RSE pour les entreprises en Méditerranée.
Sensibiliser les entreprises et les acteurs financiers : promouvoir les bonnes pratiques et les réussites d’entreprises, sensibiliser et former les salariés et les étudiants, mettre en place des dispositifs spécifiques pour les acteurs financiers.
Action 4: créer un prix ISR en Méditerranée en s’appuyant sur les méthodologies d’évaluation mises en œuvre dans le cadre de l’action 2.
3) Mettre en place un écosystème favorable à l’ISR et la RSE
Développer des infrastructures d’accueil des entreprises «durables»: zones d’activités durables, incubateurs et couveuses d’entreprises dédiées aux projets à impact positif.
Renforcer les organisations de soutien aux entreprises dans le domaine de l’ISR et de la RSE: mettre en œuvre des actions d’information, de sensibilisation et de formation, y compris dans les domaines de la communication et de la négociation.
Action 5: développer le partage de connaissance en matière d’ISR et de RSE entre OSE de la région Euromed grâce à des sessions de formation, une plateforme électronique d’information et d’échange de bonnes pratiques.
A l’heure où les pays MED connaissent une opportunité historique de décollage économique mais aussi de changement démocratique, ANIMA souhaite poursuivre son plan d’action pour promouvoir des investissements plus à même de contribuer au développement économique, social et environnement de la région.
(Communiqué)