Wided Bouchamaoui, la patronne de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), estime que l’heure est grave, que l’économie tunisienne traverse une crise sans précédent et que l’emploi est au bord de l’asphyxie. Dans ces conditions, elle met déjà la pression sur prochain gouvernement en “l’intimant“ de trouver des solutions urgentes…
En effet, Mme Bouchamaoui, lors d’une rencontre tenue au siège de l’UTICA, mercredi 9 novembre, entre des hommes d’affaires et le SG du Forum démocratique pour le travail et les libertés “Ettakatol”, de Mustapha Ben Jaâfar, a indiqué que si l’économie ne repart pas tout de suite, la Tunisie enregistrera, d’ici la fin 2011 pas moins de 1 million de chômeurs. «A cause de la régression de la croissance économique et la baisse des investissements étrangers outre la crise du secteur touristique», conséquence de la poursuite des grèves et autres sit-in, rapporte la TAP.
L’invité des hommes d’affaires, en l’occurrence M. Ben Jaâfar, n’a pas semblé avoir des solutions immédiates, car, selon lui, «personne ne possède une baguette magique pour répondre rapidement aux demandes sociales de la Révolution». Tout au plus, à moyen terme, il nécessaire de «restructurer l’économie tunisienne, changer le modèle économique adopté depuis des années et engager la reforme immédiate de l’enseignement qui a participé à la création de chômeurs diplômés».
Dans cette perspective, M. Ben Jaâfar souligne que l’Etat doit désormais assumer les responsabilités qui sont les siennes, à savoir le développement de l’infrastructure dans les régions de l’intérieur et l’instauration d’un l’Etat de droit en Tunisie.
Mais face aux défis actuels, pour le SG d’Ettakatol, le plus urgent c’est la formation d’«un gouvernement d’intérêt national» qui regrouperait les partis qui ont acquis leur légitimité à travers les urnes et les parties sociales (Organisation patronale, UGTT).
Par ailleurs, pour les hommes d’affaires, le coupable tout désigné de l’aggravation de la situation dans les entreprises et donc de l’économique du pays, ce sont les syndicats, lesquels n’hésitent pas à appeler à des grèves dans nombre d’entreprises. De ce fait, ils souhaitent l’application de «la loi sur les grévistes et sit-inneurs qui ont paralysé l’activité des entreprises».