L’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) a abrité, mercredi 9 novembre 2011, une rencontre entre des représentants d’Ennahdha et les professionnels du marché financier, organisée par l’Association des intermédiaires en Bourse (AIB). Comme l’on pouvait s’y attendre, la salle était archi comble d’analystes financiers et mais également d’autres acteurs de l’économie nationale, venus débattre du plan d’action du parti Ennahdha en termes économiques.
Pour ce faire, Hamadi Jebali, secrétaire général du parti, a répondu aux nombreuses questions et interrogations qui lui ont été posées durant tout l’après midi. «Nous sommes venus pour parler du programme ambitieux de notre parti et pas de celui du prochain gouvernement. Ennahdha œuvre à adopter une politique participative qui demeure seule garante de la démocratie qui vient de naître en Tunisie», a déclaré M. Jebali.
Les participants à cette rencontre ont également bien profité de la présence de Ridha Chkondali et Salah Essayel, chargés de l’étude et planification, Ridha Saïdi, chargé du programme économique, et Adel Grar, président de l’AIB, pour leur poser des questions sur la nature des investissements qu’Ennahdha œuvrera à adopter à court terme ainsi que sur les mécanismes que le prochain gouvernement devrait mettre en place afin de garantir une croissance à même de soutenir l’emploi.
A cet égard, M. Saïdi a tenu à préciser que, selon le programme de son parti, le prochain gouvernement devrait en priorité lutter contre la corruption qui a entravé, durant des années, la progression de l’investissement en Tunisie, et ce afin de bien bâtir les fondements d’une bonne gouvernance.
Prenant la parole, M. Jebali renchérit, à ce propos, en disant que «nous sommes convaincus qu’il faut, en cette période très délicate, encourager aussi bien les investisseurs tunisiens que ceux étrangers dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant», tout en précisant que pour drainer les investisseurs étrangers il faut en urgence résoudre les problèmes qui ont entravé le développement des IDE et montrer une bonne volonté d’en finir avec les pratiques de l’ancien régime.
Le secrétaire général d’Ennahdha insistera, également, sur la nécessité de mettre en place des mécanismes de diversification du produit financier afin de minimiser les risques et offrir aux différents acteurs du marché plusieurs choix. Dans le même ordre d’idées, il a plaidé pour un accroissement du rôle de la finance islamique qui a démontré partout son efficacité durant les périodes de crise.
Interrogé aussi sur le plan d’actions que le parti Ennahdha souhaite mettre en place concernant le marché boursier, M. Jebali a répondu que ce sujet, très délicat, devrait être traité par le prochain gouvernement et pas uniquement par un parti, et ce en collaboration avec les experts et les professionnels.
A une question sur les perspectives économiques de la Tunisie à court terme, M. Jebali a indiqué que «le décollage réel de l’économie tunisienne s’effectuera à partir de 2013, l’année durant laquelle certains mécanismes seront déjà mis en place. A partir de cette date, on pourrait parler “Incha’llah“ d’une croissance économique supérieure à 5%».