ésidentiel à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[13/11/2011 15:06:21] ATHENES (AFP) Sous la pression persistante de l’UE et du FMI, le nouveau premier ministre grec Lucas Papademos doit définir dès lundi sa feuille de route, continuant d’appliquer les recettes de rigueur des créanciers du pays pour éloigner le spectre d’un défaut de paiement.
A la tête d’un gouvernement d’union nationale, majoritairement socialiste mais avec la participation de la droite et de l’extrême-droite, M. Papademos détaillera lundi soir sa politique générale devant le parlement monocaméral avant un vote de confiance prévu pour mercredi.
Parallèlement, les experts de la troïka, des représentants de l’Union européenne (UE), du Fonds monétaire international (FMI) et la Banque centrale européenne (BCE), sont attendus cette semaine à Athènes dans le cadre du suivi régulier des comptes grecs et de l’évaluation de la mise en oeuvre des mesures pour l’assainissement de l’économie.
Lors de leur dernière visite au pays début octobre, leur tâche avait été entravée par des manifestations et occupations de plusieurs ministères par les fonctionnaires, s’opposant au chômage technique et à la réduction des salaires, récemment adoptés par le parlement.
L’objectif du gouvernement de M. Papademos est de rassurer les créanciers afin qu’une aide financière continue d’être versée au pays en échange de la poursuite de l’austérité prévue dans le plan de moyen terme 2012-2015 adopté en juin. Ce, avant d’entamer la mise en oeuvre de l’accord européen du 26-27 octobre sur la deuxième aide au pays.
“La première priorité est le déblocage de la sixième tranche du prêt consenti au pays en 2010”, a expliqué vendredi le ministre des Finances Evanguélos Vénizélos maintenu à ce poste clé par M. Papademos, lors d’une première réunion du conseil des ministres du nouveau gouvernement.
Le versement de cette tranche était prévue initialement en août, mais il a été suspendue par la troïka en raison du retard pris par le précédent gouvernement socialistes dans l’application des mesures de réduction du secteur public et de la hausse des recettes publiques.
Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont insisté samedi auprès du nouveau chef du gouvernement sur “l’urgence de la mise en oeuvre complète et intégrale de tous les engagements pris” par Athènes.
“Le versement de la prochaine tranche d’aide ne pourra intervenir que lorsqu’un pas décisif aura été accompli dans ce sens”, selon un communiqué de la présidence française.
ènes (Photo : Louisa Gouliamaki) |
M. Vénizélos a dit vendredi espérer que cette tranche serait débloquée le 17 novembre, lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro.
La Grèce a reçu jusqu’ici 65 milliards d’euros du premier prêt de 110 milliards d’euros consenti au pays par l’UE et le FMI en mai 2010.
La deuxième priorité du nouveau gouvernement, selon M. Vénizélos qui s’est entretenu samedi avec M. Papademos, “est la finalisation du projet du budget de 2012, qui doit être déposé au parlement d’ici au 21 novembre”.
“Le budget doit intégrer automatiquement la dernière révision du plan de moyen terme 2012-2015”, et qui comprend “l’essentiel des mesures de rigueur”, a dit M. Vénizélos.
Alors que les syndicats craignent un nouveau tour de vis en échange de la deuxième aide européenne décidée le 26-27 octobre, M. Vénizélos assure qu’il n’y a pas besoin d’un train additionnel de mesures “tant que les mesures déjà votées sont appliquées d’une façon systématique et constante”.
Cette aide stipule que les détenteurs privés d’obligations grecques acceptent d’en effacer la moitié, permettant ainsi à la Grèce de réduire de 100 milliards sa dette publique totale de plus de 350 milliards. Elle prévoit aussi le versement de 130 milliards supplémentaires, dont 30 milliards seront affectés au renforcement des banques.
M. Vénizélos a jugé “urgent” le lancement cette semaine de la procédure d’effacement partiel de la dette grecque détenue par les créanciers privés.
Sur le plan intérieur, la tâche de M. Papademos, –dont la désignation, selon les sondages, a été favorablement accueillie par l’opinion publique– sera de maintenir l’harmonie au sein du gouvernement d’union tripartite, si difficilement formé après la démission du socialiste Georges Papandréou.