Les marchés asiatiques soulagés par la désignation de Mario Monti

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électronique des quotations à Tokyo le 24 octobre 2011 (Photo : Toru Yamanaka)

[14/11/2011 06:48:46] HONG KONG (AFP) Les marchés asiatiques étaient soulagés lundi matin de la désignation la veille de Mario Monti, économiste respecté, au poste de Premier ministre de l’Italie, entrée la semaine dernière dans l’oeil du cyclone de la crise de l’endettement en Europe.

Les Bourses asiatiques, premiers marchés à réagir après la nomination de M. Monti dimanche soir, évoluaient tous en nette hausse lundi matin. L’euro se redressait, grâce à un espoir de début de solution en Italie.

Le pétrole était mitigé, les investisseurs ayant temporairement délaissé la crise de la dette en zone euro pour s’interroger sur les regains de tensions autour du programme nucléaire iranien.

A la mi-séance à Tokyo, l’indice Nikkei 225 des valeurs vedettes affichait une hausse de 1,21%. Vers 03H30 GMT, Sydney prenait 0,80%, Séoul 2,21%, Hong Kong 2,43% et Shanghai 1,57%.

Mario Monti, un économiste respecté de 68 ans, a été chargé dimanche soir de succéder au chef du gouvernement Silvio Berlusconi. Surnommé parfois “le cardinal”, il s’est taillé une réputation de compétence et d’indépendance comme commissaire européen pendant dix ans (1994-2004).

Cette désignation intervient à point nommé pour rassurer les marchés et les partenaires internationaux d’autant que lundi sera marqué par une nouvelle émission obligataire faisant figure de test.

L’euro se redressait lundi matin à Tokyo: il valait 1,3769 dollar et 106,29 yens, contre 1,3739 USD et 105,97 yens vendredi soir à New York.

“Après que l’Italie s’était retrouvée au centre des inquiétudes la semaine dernière, les nouvelles provenant de ce pays ont quelque peu soulagé les marchés, en faisant reculer les incertitudes”, a déclaré Sumino Kamei, analyste à la Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ.

Les taux d’intérêt de la dette italienne à dix ans avaient atteint la semaine dernière un nouveau record historique, de plus de 7%, alimentant les craintes de voir l’Italie déposer le bilan. Un tel scénario, au sein de troisième économie de la zone euro, mettrait à genoux l’ensemble de la région.

Outre la démission de Silvio Berlusconi et l’arrivée de Mario Monti, le marché saluait l’adoption samedi par le Sénat italien d’un plan anti-crise promis à l’Union européenne.

“L’humeur s’est réellement améliorée grâce à l’impression que quelque chose de constructif s’est déroulé pendant le week-end”, a ajouté Stuart Ive, de chez HiFX, à l’agence Dow Jones Newswires.

Les cours du pétrole étaient mitigés, les investisseurs portant leur attention sur le regain de tensions à propos de l’Iran. Dans un rapport publié la semaine dernière, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a exprimé de “sérieuses inquiétudes” sur le programme nucléaire iranien.

Invoquant des informations “crédibles” selon lesquelles l’Iran a travaillé à la mise au point de l’arme atomique, elle a livré pour la première fois des éléments étayant les soupçons occidentaux de visées militaires.

L’Iran est le deuxième producteur au sein de l’Opep et contrôle le détroit d’Ormuz, passage maritime stratégique par lequel transite 40% du trafic maritime pétrolier mondial.

Lundi matin en Asie, le baril de “light sweet crude” perdait 20 cents à 98,79 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord prenait 23 cents à 114,39 USD.