ésident de la Commission européenne José Manuel Barroso le 11 novembre 2011 à Lisbonne (Photo : Patricia de Melo Moreira) |
[14/11/2011 20:59:17] PARIS (AFP) Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso s’est dit lundi opposé à la création d’agences européennes publiques de notation sous l’égide de la Commission tout en critiquant la position d'”oligopoles” de certaines agences et leur “pouvoir excessif”.
“Ce n’est pas à la Commission de créer des agences de notation publiques. Nous pourrions avoir des problèmes de conflits d’intérêt”, a déclaré M. Barroso invité de la chaîne française d’information LCI.
“La Commission n’aime pas les oligopoles (…) certaines agences de notation ont un pouvoir excessif dans le marché, mais ce n’est pas à la Commission de créer des agences de notation”, a-t-il ajouté en prônant toutefois l’émergence d’agences européennes de notations concurrentes des leaders Fitch, Moody’s et Standard & Poor’s.
Interrogé sur la crise qui secoue l’Europe depuis plusieurs mois, le président de la Commission européenne, en visite à Paris, a estimé qu'”elle est critique, très critique”.
“Une partie de cette crise est due au fait que les gouvernements ont toujours remis à plus tard les décisions importantes. Et les décisions ont été prises trop lentement et trop tard”, a-t-il déploré.
Interrogé sur la possibilité d’une récession, M. Barroso a souligné que “l’Europe peut tomber en récession en 2012”.
La Commission doit présenter mardi ses propositions pour durcir les règles de fonctionnement des agences de notations, dont les trois plus grandes sont Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch.
Le commissaire européen chargé des marchés financiers, Michel Barnier, a annoncé qu’il proposerait la suspension de la notation de pays européens si ceux-ci sont aidés au niveau international ou si leur notation accentue l’instabilité des marchés.
Par ces mesures, Bruxelles entend tirer les leçons de ce qui s’est produit dans le passé notamment avec la Grèce. Athènes avait été dégradé par une agence de notation au moment où ses partenaires européens étaient en train de mettre au point un plan de sauvetage.
Ces agences, dont les évaluations des Etats, des produits financiers et des entreprises font la pluie et le beau temps sur les marchés, sont depuis longtemps critiquées.