Orange et SFR avancent pour généraliser la fibre hors grandes villes

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Un brin de fibre optique dans un appartement parisien (Photo : Bertrand Langlois)

[15/11/2011 11:18:37] PARIS (AFP) En se partageant le déploiement de la fibre optique dans 10 millions de foyers en-dehors des grandes villes, Orange et SFR avancent vers l’objectif de connecter 60% des logements français d’ici 2020 mais le problème du financement du réseau dans les zones rurales reste entier.

“Ce n’est pas la fin de l’histoire mais un immense pas en avant pour la fibre dans le pays”, a résumé à l’AFP Pierre Louette, directeur général adjoint d’Orange.

“On n’a jamais eu de doute sur le fait que tout le monde se précipiterait dans les coeurs des villes. On était déjà plus circonspect pour les périphéries et les villes moyennes, et ce sont elles qui sont couvertes aujourd’hui” par cet accord, a-t-il souligné.

Les opérateurs Orange et SFR ont annoncé lundi soir avoir conclu un accord pour équiper 9,8 millions de foyers situés dans des zones moins densément peuplées que les grandes villes, et où leurs projets de développement se recoupaient souvent.

SFR connectera ainsi 2,3 millions de ces logements et France Télécom-Orange 7,5 millions. Les opérations concrètes de déploiement débuteront entre 2012 et 2015, pour s’achever au plus tard en 2020.

Aucun montant n’a été avancé concernant la mise en oeuvre de cet accord, mais Orange a affirmé qu’il n'”impacte pas à la hausse” l’investissement global de 2 milliards d’euros prévu par l’opérateur historique pour le chantier fibre d’ici 2015.

L’Autorité de régulation des télécoms, l’Arcep, a qualifié l’accord d'”avancée décisive”: “En 2020, si l’on ajoute les déploiements dans les zones très denses, environ 17 millions de logements – soit 60% des foyers français – seront éligibles à la fibre optique”, a-t-elle souligné.

Alors que dans les grandes villes les réseaux sont déployés de manière concurrente, l’accord prévoit que dans ces zones moins denses, l’un des deux opérateurs sera pilote pour le déploiement de la fibre, et que l’autre bénéficiera d’un droit d’usage sur le réseau.

Les deux opérateurs se sont également engagés à “être commercialement présents” sur les zones de l?accord, afin de pouvoir présenter au moins deux offres concurrentes au consommateur.

“Nous avons énoncé des conditions aux opérateurs, qui ont été entendues à ce stade, mais nous restons vigilants sur la mise en oeuvre concrète de l’accord”, a indiqué à l’AFP l’Autorité de la concurrence.

Parmi ces conditions figurent notamment le fait qu’Orange et SFR doivent proposer un “système ouvert, où la concurrence subsiste bien, et qui permet l’accès d’autres opérateurs aux offres de gros”.

Reste la question du déploiement de la fibre dans les 40% de foyers restants, situés pour la plupart dans des zones rurales ou reculées.

“Ils seront rendus éligibles à la fibre optique, à partir de 2012, par des déploiements associant les collectivités territoriales et les opérateurs, qui nécessiteront des financements publics d’origine locale, nationale ou européenne”, a souligné l’Arcep.

“Ce sont des zones à habitat plus dispersé, des zones plus chères, et à ce titre elles vont pouvoir bénéficier de milliards d’euros mis sur la table par l’Etat français mais aussi par l’Europe. En tant qu’opérateur, nous interviendrons aux côtés des collectivités territoriales, qui auront cette fois le rôle prépondérant”, a résumé Pierre Louette.

Le gouvernement a mis en place en juillet un “premier guichet de subventions de 900 millions d’euros” et le Fonds d’aménagement numérique du territoire prendra ensuite le relais.

Le but de l’Etat est de couvrir 100% des foyers en fibre optique d’ici 2025, une couverture estimée à 24 milliards d’euros par l’Arcep.