Grèce : début des discussions cette semaine sur l’échange de dette

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élos Vénizélos, le 27 octobre 2011 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[15/11/2011 18:59:22] FRANCFORT (AFP) Des discussions entre la Grèce et ses créanciers privés en vue d’un échange d’obligations comportant une décote de 50% de sa dette pourraient se tenir cette semaine à Francfort en marge d’un congrès financier, mais une réunion officielle n’était pas confirmée mardi.

Le ministère grec des Finances a confirmé mardi soir que les discussions commençaient “cette semaine” sans commenter les informations du quotidien grec Kathimerini selon lesquelles les discussions entre l’agence de la dette publique grecque et les banques débuteraient dès mercredi à Francfort.

Le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos s’est entretenu dans la journée à ce sujet avec Charles Dallara qui préside l’Institut de la finance internationale (IIF), a ajouté la même source.

L’IIF, qui avait mené les négociations au nom des banques avec les responsables européens sur le plan d’aide à la Grèce, a confirmé de son côté que son directeur Charles Dallara devait se rendre à Francfort cette semaine.

Mais le motif officiel de son déplacement est l’Euro Finance Week, rendez-vous de la finance européenne qui se tient chaque année dans la capitale financière allemande. M. Dallara doit d’ailleurs y prononcer un discours vendredi après-midi.

En marge du congrès, M. Dallara “rencontrera des dirigeants du secteur financier qui possèdent des titres d’Etat grecs”, a déclaré un porte-parole de l’IIF, sans être en mesure de confirmer des discussions formelles.

“Je ne peux pas confirmer que je serai à Francfort vendredi, et donc je ne peux pas confirmer qu’il y aura des discussions”, a déclaré de son côté à l’AFP Petros Christodoulou, qui dirige l’Agence de gestion de la dette publique grecque (PDMA).

“Actuellement je suis à Paris, où je rencontre des investisseurs”, a-t-il précisé, contredisant ainsi des informations de Kathimerini selon lesquelles il se trouvait à Francfort depuis la semaine dernière.

M. Vénizélos avait qualifié vendredi “d’urgent le lancement, officiel et public (…) pas plus tard que lundi ou mardi prochain” de cette procédure d’effacement partiel de la dette grecque détenue par les créanciers privés.

Au total, l’opération, dont le principe et le montant ont été décidés lors d’un sommet à Bruxelles fin octobre par les gouvernements de la zone euro et les investisseurs privés détenteurs d’obligations grecques, doit permettre de ramener la dette publique du pays à 120% du PIB du pays en 2020 contre plus de 160% actuellement.

Pour cela, les banques privées qui avaient acheté des titres souverains grecs vont échanger les obligations qu’elles détiennent, soit un montant total de quelque 200 milliards d’euros, contre des titres dont la valeur faciale a été rabotée.

Selon le quotidien Kathimérini, la proposition du gouvernement grec est la suivante: pour chaque obligation de 100 euros, l’investisseur recevra une nouvelle obligation de 40, 35 ou 30 euros de valeur faciale, comportant un coupon de 6%, et un versement en numéraire proportionnel à la date d’échéance de l’obligation ancienne.

En clair, plus l’échéance est lointaine, moins le versement en numéraire sera élevé: 10 euros pour les titres dont la maturité va au-delà de 2020, 15 euros pour les titres à échéance avant 2020, et 20 euros pour les titres dont la date d’échéance porte avant 2014.

Côté banques, affirme encore le journal, l’IIF a deux propositions: l’une à destination des créanciers internationaux et l’autre aux banques et fonds de pension grecs détenteurs de titres du pays.

La première propose une décote de 50% sur 141 milliards d’euros détenus par des institutions internationales, et prévoit l’attribution de nouveaux titres à échéance de 22 ans, à un taux d’intéret de 7% ou un coupon compris entre 5,5 et 7,5%. Les créanciers recevront en outre des garanties à hauteur de 29,75 milliards d’euros venant du Fonds européen de stabilité financière.

La deuxième, que l’IIF veut proposer en Grèce, prévoit une décote de 37% seulement sur des obligations d’un montant total de 65 milliards d’euros, qui seront échangées pour des titres à échéance de 15 ans portant un coupon de 8%.

Au total, ces deux propositions équivalent à une réduction de la dette grecque de 94,5 milliards d’euros.