Sujet on ne peut plus d’actualité, “le sondage d’opinion : entre éclairage et influence“ sera au centre des débats des “Mardis de l’ATUGE“, le 22 novembre 2011, à l’hôtel Concorde Les Berges du Lac.
L’Association des Tunisiens des grandes écoles “ATUGE“ rappelle que le concept “Sondage d’opinion“, émanation de la démocratie, est né aux Etats-Unis d’Amérique en 1936. Les sondages d’opinion sont fortement associés au processus électoral, aussi bien dans le pays de l’Oncle Sam mais également depuis plusieurs décennies dans toutes les démocraties, essentiellement occidentales.
Mais les Atugéens soulignent que “certains pourraient y voir un outil de démocratie directe et le moyen d’une forme idéalisée de gouvernement par l’opinion publique“. Cependant, “doivent-ils pour autant se substituer aux formes légales de décisions et d’arbitrage? Faut-il y voir une source de légitimité qui se substituerait aux organes de décision et s’imposeraient aux représentants? Peuvent-ils jouer un rôle d’éclairage des travaux de l’Assemblée constituante?“, s’interrogent les organisateurs de cette rencontre.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que le débat sur les sondages d’opinion, initié en France par le sociologue Pierre Bourdieu, pose la question de la capacité de chacun à se forger une opinion, de la possibilité de trouver un consensus sur les questions qui se posent et sur la validité des opinions ainsi exprimées. De ce point de vue, et pour qu’un sondage d’opinion soit valide, il est nécessaire d’avoir un corps citoyen éclairé et informé, ayant par conséquent accès à une presse libre.
Donc, les sondages d’opinion posent, au quotidien, la légitimité en moins, le même problème que les référendums: résumer un problème complexe en un choix binaire et éclairer les citoyens sur les enjeux de ces choix.
Concernant les conditions de fabrication, de diffusion et d’exploitation des sondages d’opinion, et le rôle généralement central des médias, on se pose la question de savoir de quelle manière les sondages peuvent-ils nourrir le débat public et politique.
Quand on sait que le rôle des sondages en démocratie implique trois acteurs que sont les sociétés de sondage, les médias et les acteurs politiques, dans quelle mesure ces acteurs rendent-ils possible une forme d’influence des sondages sur les citoyens? Cette possibilité (ou ce risque) peut-il légitimer la création d’une autorité de contrôle ou de régulation des sondages?
Pour débattre de toutes ces questions et bien d’autres, les Atugéens ont invité Emmanuel Rivière, directeur du département “Stratégies d’opinion“ à l’institut TNS-Sofres. On espère qu’ils également convié les sociétés et autres instituts tunisiens qui s’adonnent à cet exercice, avec des résultats qu’on connaît.
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