La bulle médiatique étant ce qu’elle est, il faut bien espérer que l’incident de l’arrestation de 9 supporters du Widad Casablanca ne se transforme pas en affaire.
L’arrestation de 9 supporters marocains du Widad Casablanca, dimanche 13 novembre 2011, à l’aéroport Tunis-Carthage, suite à des actes de vandalisme suscite de nombreuses réactions.
En effet, et après la demande exprimée, lundi 15 novembre, par l’ambassadeur du Maroc à Tunis, M. Néjib Zerouali, en vue d’engager une enquête sur cet incident, voici que le ministre marocain de la Jeunesse et des Sports, M. Moncef Belkhayat, réagit.
Si l’on en croit certains journaux marocains, M. Belkhayat a exprimé ses regrets de l’agression dont a été victime le public marocain après le match joué samedi dernier. Il aurait déclaré à l’agence de presse marocaine, MAP, ceci: “Je ne comprends pas pourquoi, dans un moment de liesse des frères tunisiens qui fêtaient leur victoire, le public marocain soit attaqué par certains éléments de la police tunisienne, qui ont fait usage de gaz lacrymogène, loin de l’esprit qui devrait régner dans une rencontre de football en particulier et sportive en général». Et de poursuivre: «Il est tout à fait naturel que certains matches soient émaillés d’actes antisportifs. L’essentiel est de faire montre de retenue car les relations maroco-tunisiennes sont au dessus de toute autre considération».
Des relations séculaires et fraternelles
Le site de notre confrère lematin.ma rapporte, en outre, dans son édition du 13 novembre que «les supporters du WAC partis en Tunisie pour y assister au match Espérance Sportive de Tunis- WAC ont été assaillis par les services de sécurité du stade de Radès qui leur ont envoyé des bombes lacrymogènes». Le journal affirme, dans le même ordre d’idées, que «les envoyés spéciaux d’une radio marocaine se sont plaints pendant la rencontre du traitement réservé aux Marocains dans le stade». En évoquant notamment «des brimades».
Par ailleurs, selon l’Agence France Presse, «le Widad Casablanca a écrit lundi 14 novembre à la Fédération internationale de football (FIFA) pour protester contre les violences dont ont été “victimes” ses supporteurs dans le stade de Radès après la finale retour de la Ligue des champions d’Afrique».
M. Hichem Meddeb, représentant du ministère tunisien de l’Intérieur, a soutenu, pour sa part, lors de la rencontre périodique avec les médias de la cellule d’information du Premier ministère, mardi 15 novembre 2011, que «les forces de l’ordre n’ont pas répondu aux provocations du public du Widad qui a lancé des bouteilles d’eau et des fumigènes sur le public installé à l’enceinte inférieure du stade ainsi que sur les agents de la sécurité».
L’agence TAP rapporte, pour sa part, que «M. Meddeb a indiqué qu’à la fin du match un groupe de supporters marocains a tenté d’envahir la partie des gradins réservés aux supporters de l’Espérance de Tunis, mais ils ont été empêchés par les forces de l’ordre qui ont dû utiliser les gaz lacrymogènes. Ce même groupe de supporters a néanmoins agressé un haut responsable de la police, lui causant une fracture».
La bulle médiatique étant ce qu’elle est, il faut bien espérer que cet incident ne se transforme pas en affaire. Les relations tuniso-marocaines sont séculaires et fraternelles. Et il ne faut pas laisser une rencontre de football, aussi importante soit-elle, un tant soit peu les égratigner.
Il faut donc savoir raison garder. D’autant plus que certains font circuler, y compris sur Internet, des informations –non confirmées et desquelles il faut, donc, se méfier comme de la peste- selon lesquelles l’équipe marocaine Maghreb Association de Fès (MAS), qui doit affronter, samedi 19 novembre 2011, le Club Africain (CA), dans le cadre de la finale aller de la Coupe de la Confédération, «aurait déconseillé à ses supporters d’assister à ce match à cause des altercations entre quelques supporters marocains et les forces de l’ordre tunisiennes lors du match retour de la finale de la ligue des champions africaine la semaine précédente!»