Radhi Meddeb, président d’Action pour le Développement Solidaire (ADS), s’apprête à rendre public, courant novembre 2011, le programme de gouvernement qu’il a concocté avec l’aide d’une cinquantaine d’experts et cadres membres de son association, sous la forme de deux ouvrages (arabe et français), actuellement sous presse.
Le patron de Comete Engineering s’est lancé, avec ses amis, dans ce vaste chantier parce qu’il avait constaté une «absence de vision» chez les partis politiques créés avant et après le 14 janvier 2011, y compris chez ceux qualifiés d’«enfants naturels du RCD» dont le président d’ADS trouve que le programme à celui mis en avant par Ben Ali lors de la présidentielle de 2009, et les «partis marqués idéologiquement» qui se sont contentés d’énoncer un «catalogue de mesures».
Convaincus qu’ils peuvent apporter «une valeur ajoutée», les promoteurs d’ADS ont travaillé sur un programme de gouvernement proposant une «vision à long terme» -pour 2030 ou 2040- pour apporter des solutions aux problèmes ayant été à l’origine de la révolution: chômage, exclusion, déséquilibre régional et inadéquation entre les produits de la formation et les besoins de la société.
A l’arrivée, ADS dispose aujourd’hui d’un «programme ambitieux mais possible», assure son président. Mais qu’en faire?
Pour M. Meddeb, qui a longtemps hésité, au début, entre créer une simple association ou un parti politique, avant de décider de mettre sur pied ADS, l’idéal aurait été que plusieurs partis politiques acceptent de se regrouper autour de cette plateforme. Le président d’Action pour le Développement Solidaire a bien essayé, avant le 23 octobre 2011, de susciter la formation d’une coalition de partis de centre gauche. A cet effet, il a rencontré les responsables du Forum Démocratique pour les Libertés et le Travail (Ettakatol), du Parti Démocratique du Progrès (PDP), Afek Tounes, le Pôle Démocratique et Moderniste, le Parti Socialiste de Gauche et le Mouvement Réformiste Tunisien. Mais ces discussions n’ont pas eu le résultat escompté.
Les élections du 23 octobre 2011 vont-elles changer la donne et amener les partis de la gauche et du centre défaits lors de ce scrutin –notamment parce qu’ils y sont allés en ordre dispersé- à changer d’attitude pour se regrouper au sein d’une vaste alliance –éventuellement autour du programme de gouvernement de l’ADS? Logiquement, oui. Mais à défaut, Radhi Meddeb changera son fusil d’épaule pour créer son propre parti politique –probablement avant la fin de l’année.
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