France : tensions obligataires et croissance faible peuvent menacer la note, selo, Moody’s

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à Paris le 11 novembre 2011. (Photo : Lionel Bonaventure)

[21/11/2011 07:29:21] PARIS (AFP) L’agence de notation Moody’s Investors Service a estimé lundi qu’une hausse des taux des obligations françaises sur les marchés financiers et des perspectives de croissance économique détériorées risquaient d’avoir des conséquences négatives sur la note de la dette de la France.

“Des coûts de financement élevés et persistants pourraient accroître les difficultés que le gouvernement français rencontre, conjuguées à une perspective de croissance qui se détériore, avec des implications de crédit négatives”, selon Moody’s.

Des “implications de crédit négatives” signifient une potentielle baisse de la note du pays, actuellement “Aaa”, la meilleure possible.

Mi-octobre, l’agence s’est donné trois mois pour étudier s’il y avait lieu de revoir la perspective “stable” d’évolution de cette note.

L’agence rappelle que “la semaine dernière, l’écart de taux entre les titres à 10 ans français et allemands ont dépassé 200 points de base (2 points de pourcentage), un record depuis la création de la zone euro”.

La dette française est considérée avec méfiance sur le marché obligataire, visée par les craintes de contagion de la crise de la dette en zone euro qui semble n’épargner que l’Allemagne.

L’agence calcule qu’une hausse de 100 points de base (1 point) des taux d’intérêt entraîne un surcoût de trois milliards d’euros chaque année.

“Avec une prévision du gouvernement de croissance du PIB d’à peine 1% en 2012, un taux d’intérêt alourdit rendra plus difficile à atteindre les objectifs de réduction des déficits”, selon Moody’s.

L’agence estime que le gouvernement est certes volontaire, mais que certains “facteurs de risque important” sont hors de son contrôle: “les perspectives de croissance et la crise de la dette européenne”.

“Les mesures d’austérité fiscale accroissent une pression fiscale déjà élevée et peuvent compromettre la croissance (…) ce qui peut entraîner la nécessité de plus d’austérité fiscale”, juge Moody’s.

“Le modèle social français ne peut pas être financer si le potentiel de l’économie française n’est pas préservé”, selon elle.

Quant aux mesures européennes face à la crise de la dette, elles risquent d’avoir un impact sur les comptes des banques, et vont affecter leur capacité à financer l’économie. Cela pourrait aussi avoir un impact sur les comptes publics si le gouvernement doit les soutenir, pense Moody’s.