Le volet nucléaire du projet socialiste porte des conséquences “désastreuses”, selon le président d’Areva

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Areva Luc Oursel le 8 septembre 2011 (Photo : Toru Yamanaka)

[21/11/2011 07:45:09] PARIS (AFP) Luc Oursel, président du groupe nucléaire français Areva, a estimé lundi que l’arrêt de 24 des 58 réacteurs français d’ici 2025, prévu dans le programme présidentiel socialiste, entraînerait de “désastreuses conséquences économiques, sociales et environnementales”.

Dans une tribune publiée lundi dans le quotidien économique Les Echos, M. Oursel estime que “plus de 70 milliards d’euros d’investissements supplémentaires devraient être consentis pour remplacer les installations nucléaires sabordées par une capacité de production équivalente en énergies renouvelables plus onéreuses et par des centrales à gaz”.

Il met en garde contre une “hausse inéluctable du prix de l’électricité” au détriment du pouvoir d’achat des ménages et de la compétitivité des entreprises, ainsi une “brèche dans l’indépendance énergétique” de la France et “l’envol des émissions de CO2, que la France contient beaucoup mieux que les autres pays industrialisés”.

Il relève par ailleurs que les énergies renouvelables ne peuvent pas “se substituer totalement au nucléaire”, citant l’exemple de l’Allemagne qui “ne s’oriente pas vers davantage de renouvelables, mais davantage de gaz importé de Russie” après sa décision d’abandonner le nucléaire.

“Opposer nucléaire et renouvelables constitue, plus qu’une erreur, une tromperie”, poursuit-il, plaidant pour un mix énergétique associant ces deux sources énergétiques entre autres.

En ce qui concerne le retraitement des déchets et le combustible MOX, qui devraient faire l’objet d’un “plan de reconversion” en cas de victoire de la gauche, M. Oursel considère que la création d’une filière de démantèlement ne pourrait “représenter globalement qu’environ 10% des 45.000 emplois directs détruits”.